Confiné dans son Betafo natal, alors qu’il devait être aux Antilles pour les tournois internationaux auxquels il participe chaque année sous les couleurs du BIC Ambohimahasoa, Hery Razafimahatratra reste aux côtés de ses amis du C2BA Antsirabe avec qui ce champion du monde 2015 s’entraîne. Par habitude mais aussi par nécessité, comme il le confie dans une interview.
Avec le recul, pensez-vous que Madagascar peut ravir le titre après avoir échoué devant l’Allemagne lors du sommet mondial du Canada, où vous étiez dans l’équipe malgache.
Le championnat du monde au Canada était un échec sur tous les plans. On manquait surtout de motivation et d’une préparation dans les règles de l’art. Il manquait cette touche de Dolys qui nous prenait en main lors de la victoire de 2015. Mais maintenant qu’il se trouve à la tête de la fédération, je pense qu’il va trouver une solution pour battre les Français qui sont pratiquement inamovibles.
Que conseillez -vous à la Fédération de sports boules de Madagascar (FBSM) de Dolys Randriamarohaja ?
Je lui dirais que Madagascar doit prendre l’exemple de l’équipe de France en essayant de garder une formation homogène. C’est tout juste si l’arrivée de Dylan Rocher a botté en touche Leboursicaud, mais l’équipe est restée la même avec Lacroix, Suchaud et Quintais. Ils forment un bon tandem difficile à battre et se comprennent à demi-mot, et cela fait leur force. Madagascar les a pourtant battus à La Réunion puis à Mahamasina, puis ils nous ont battus en finale à Pattaya avec l’équipe de Jacky Be, puis à Izmir avec, Dolys,Tonnerre, Bema et Nanou. Je pense qu’il est temps de trouver notre équipe pour les grands rendez -vous et de la maintenir au plus haut niveau.
Est-ce suffisant pour battre ces Français ?
Bien sûr, arriver à former une équipe est une chose, mais parvenir à le motiver en est une autre. C’est très important et c’est ce qui nous manquait après notre titre de 2015, où nous n’avons pratiquement rien eu à part ce Chevalier de mérite sportif n’ayant pas la même valeur que le Chevalier de l’ordre national, qui pourrait servir à booster notre carrière, voire notre retraite. Nous n’avons pas eu de primes alors qu’il s’agit du titre de Champions du monde. Les Barea qui ont été battus en quarts de finale de la Coupe d’Afrique des nations 2019 ont eu des primes conséquentes. Certes, il s’agit d’une autre époque avec un chef de l’État et un ministre des Sports différents. Je pense que le président Andry Rajoelina nous aurait gâtés.
Propos recueillis par Clément RABARY