
Au mois de novembre, la Chine était à la merci de la covid-19. Un fait qui a inspiré bien des artistes tout autour du globe. Depuis, une grande fresque embellit l’Is’Art Galerie voilà maintenant cinq mois.
Le graffiti véhicule un message. Taka Andrianavalona et Maherisoa Rakotomalala, artistes de rue réputés, ont anticipé la pandémie en réalisant une grande fresque. Intitulée récemment « Cas contact », l’œuvre pare une grande partie du mur de l’Is’Art Galerie Ampasanimalo. « C’est une fresque que nous avions faite en novembre 2019, mais ce n’est que maintenant qu’elle prend tout son sens ici à Madagascar. En effet, nous nous sommes inspirés des premiers cas en Chine, mais bien avant que l’on soupçonne que la covid-19 devienne une pandémie. En tous cas, cela nous a permis de pondre une peinture jusqu’à remplir un grand mur », raconte Taka Andrianavalona.
« Comme une évidence, ‘Cas contact’ devient vite le titre de la peinture murale parce que comme tout artiste qui se respecte, il est de notre devoir de réveiller la conscience et d’agir en conséquence », avance toujours Taka Andrinavalona, avant de poursuivre qu’« à l’époque, bon nombre de personnes pensaient que l’utilisation du masque était juste une tendance du moment. Pourtant, dorénavant, les gestes barrières sont impératifs avec l’augmentation considérable des cas contacts. Par ailleurs, c’est dans cette optique que nous avons intitulé cette fresque ‘Cas contact’, parce que c’est notre façon de sensibiliser la population étant donné que la covid-19 a un impact direct sur la vie quotidienne ».
Si l’inspiration ne fait pas défaut en ces temps difficiles, les artistes de rue sont confinés comme tout le monde. S’ils veulent agrémenter les rues de la ville de peintures murales, ils se doivent d’attendre la fin du confinement avant de vaquer à cette occupation. Cependant, en attendant l’évolution de la situation, il n’y a point de place pour l’oisiveté. « Pour le moment, nous sommes confinés comme tout le monde. De ce fait, nous ne pouvons pas encore travailler sur le terrain. D’autant plus qu’il n’y a pas de marché, alors nous sommes en train de nous pencher sur notre prochaine exposition. Histoire de faire un ‘after confinement’ », souligne-t-il. Entre le recyclage du collage, technique mixte, ce sera une exposition d’art plastique dans toute sa splendeur. Au contraire, l’inspiration est à son comble parce que l’esprit est en plein réveil.
Zo Toniaina