Jour J du déconfinement pour les classes de 3e et terminale à Madagascar. La reprise des cours au collège et au lycée est effective à partir de ce jour pour les élèves de ces deux niveaux du cycle secondaire, qui se présenteront au Brevet d’études du premier cycle (BEPC) et au baccalauréat. Pour les établissements privés en particulier, les organisations logistiques mises en place en deux jours s’avéraient peu évidentes pour faire respecter les mesures barrières contre la covid-19.
Si la mise en place de points d’eau avec du savon pour se laver les mains ou de gels hydro-alcooliques, ainsi que la mise en place de dispositions de prise de température à l’entrée n’ont pas posé trop de difficultés, les autres mesures barrières étaient beaucoup plus compliquées à appliquer pour certains collèges et lycées privés. Distanciation physique oblige, les tables-bancs ne devront accueillir qu’un seul élève, contraignant les responsables d’établissements à diviser les effectifs des classes par deux, voire par trois, puis permuter les cours des enseignants d’une classe à l’autre. « Pour l’instant, répartir les élèves d’une classe dans plusieurs salles ne pose pas de tellement de problèmes, dans la mesure où les classes de terminale et de troisième sont les seules à être accueillies à partir d’aujourd’hui. Le problème se posera lorsque viendra le moment d’accueillir les autres classes, et que les mesures de distanciation sociale s’avèrent encore nécessaires », explique la directrice d’un lycée privé à Antananarivo.
Mesures barrières. Afin de protéger au mieux ses élèves, cet établissement a averti élèves et parents qu’outre le port obligatoire de masque, conformément aux directives des autorités, il serait également strictement interdit de s’échanger des fournitures – stylos, règles ou autres. Chaque élève est ainsi tenu de faire en sorte qu’il ne lui manque aucune fourniture scolaire. Il en est de même pour les contacts physiques entre élèves. Poignées de main, étreintes ou embrassades entre amis seront ainsi interdites. Difficile à imaginer pour les élèves de ne pas pouvoir approcher leurs amis dans la cour du lycée, ou durant les récréations. Les premiers résultats seront évalués dès la fin de cette première journée : les élèves et les responsables d’établissements sont-ils parvenus à respecter ou à faire respecter toutes ces mesures barrières ?
Charges en hausse. Quoi qu’il en soit, si la reprise des cours est accueillie avec enthousiasme par les responsables d’établissements, elle est également synonyme de charges supplémentaires pour les établissements privés, notamment au niveau de l’achat des équipements nécessaires : bidons munis de robinets, gels désinfectants pour les mains, thermomètres sans contact, etc… Par ailleurs, dès lors que les enseignants doivent répéter le même cours pour deux ou trois classes en raison de la diminution des effectifs par classe, les volumes horaires effectués par ceux-ci se retrouvent également doublés ou triplés, signifiant une augmentation des heures dues au moment du paiement des salaires. La facture risque d’être salée.
Hanitra R.