Chaque église membre du conseil œcuménique des églises chrétiennes est libre de décider sur la réouverture des églises. Une réouverture qui semble diviser.
Les portes des églises et des temples vont rouvrir demain après un mois de fermeture à cause de la lutte contre le coronavirus. L’influent conseil œcuménique des églises chrétiennes, regroupant les quatre églises historiques, notamment l’église catholique romaine, l’église anglicane, l’église réformée et l’église luthérienne, a donné son feu vert à la reprise des réunions cultuelles habituelles au niveau de toutes les paroisses et synodes du pays. « Ceux qui veulent reprendre les cultes peuvent le faire » a annoncé, hier, David Rakotonirina, président du conseil et à la fois président de l’église luthérienne. Toutefois cette reprise est très règlementée, a-t-il indiqué. « Il faut respecter à la rigueur les gestes et mesures barrières imposés par l’Etat pour lutter contre le coronavirus » a martelé David Rakotonirina. Lavage systématique des mains, port obligatoire des masques, respect de la distanciation sociale. Toutes ces mesures doivent être appliquées préalablement aux fidèles. « Et les lieux de cultes doivent être systématiquement désinfectés » avance aussi le président du conseil œcuménique des églises chrétiennes.
La réouverture des églises est jugée très précoce. L’interdiction de la tenue des réunions publiques de toute nature n’est pas encore levée dans le cadre de l’état d’urgence actuel. Mais « nous nous tenons à la déclaration du président de la République selon laquelle toute réunion regroupant moins de 50 personnes est autorisée » argumente le président du conseil œcuménique. Raison pour laquelle, l’église luthérienne a, elle aussi, annoncé, hier, que les cultes habituels peuvent reprendre « pour ceux qui s’impatientent au sein du FLM » mais « ne doivent pas, en revanche, dépasser les 50 personnes y compris le pasteur, les diacres, le service de la sonorisation » a précisé David Rakotonirina. L’église luthérienne a donc suivi la voie déjà tracée par les réformés concernant la reprise des cultes. Toutefois, « les pasteurs et comité au niveau de chaque paroisse devraient informer les autorités locales sur leur décision de reprendre les cultes » a martelé le président du FLM. Les catholiques, eux, devront suivre les instructions de chaque évêque des diocèses quant à la réouverture de leurs églises.
Contrairement au début de la crise actuelle où la fermeture de toutes les églises a fait l’unanimité au niveau du conseil œcuménique, la réouverture semble être un sujet difficile à trancher maintenant. L’église réformée, elle, n’a pas attendu très longtemps pour annoncer la reprise des cultes, bien avant la réunion du conseil, tenue jeudi dernier, selon de source concordante, et durant laquelle la sommité de cette influente organisation religieuse devrait aborder les sujets liés au déconfinement. « Au sein du conseil œcuménique, chaque religion est souveraine sur sa décision » a relativisé David Rakotonirina. Lié par l’œcuménisme, et par la lutte contre la propagation du covid-19 « cette souveraineté ne compromet en aucun lieu l’unité du conseil » a-t-il poursuivi. Raison pour laquelle, selon toujours ce dernier, les quatre chefs d’église vont poursuivre les cultes œcuméniques réservés aux fidèles dans le cadre de la crise actuelle. Ce culte, qui aura lieu, demain au temple Isotry Fitiavana, sera retransmis à la télé et à la radio, rassure David Rakotonirina.
Rija R.