
Dans le cadre de l’atteinte de l’autosuffisance en riz cette année, le ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche prévoit de mettre en place le « Dokan’ny Mora ho an’ny Mpamokatra ». Il s’agit notamment de la mise à disposition des intrants agricoles comme les semences et les engrais aux paysans; et ce, à des prix subventionnés par l’Etat. Le ministre de tutelle, Lucien Ranarivelo, l’a annoncé lors de la première récolte de riz hybride sur une parcelle de 40 ha à Mahitsy Mananjara, dans le district d’Ambohidratrimo, tout récemment.
Formations techniques. Cette initiative est issue d’un projet de deux ans financé par le programme de Coopération Sud-Sud de la FAO, entre Madagascar et la Chine. La variété de semence Wei Chu 902-3, produite par la société chinoise Yuan, a été ainsi cultivée. Et les récoltes s’annoncent bonnes pour les riziculteurs à Mahitsy. Bon nombre de ces derniers envisagent même de faire une extension de leur culture à la prochaine campagne. Trois régions ont été ciblées pour la culture de ce riz hybride, à savoir Analamanga, Alaotra Mangoro et Diana. Il faut savoir que 310 riziculteurs de Mahitsy et près de 70 techniciens du MAEP ont bénéficié de formations techniques sur la production de semences de riz hybride, et la technique culturale proprement dite de cette variété de riz. En fait, l’objectif de ce projet de coopération Sud-Sud est d’obtenir un rendement de 10 à 12 tonnes à l’hectare contre 2,5 tonnes à l’hectare pour les semences conventionnelles.
Six millions Ar/ha. Pour cultiver le riz hybride, le coût de revient d’un producteur se chiffre à 3 500 000 Ar/ha. En revanche, le producteur peut gagner environ six millions d’ariary si l’on se réfère à son rendement moyen de 10 tonnes/ha et au prix du kilo du paddy à 600 ariary. Le ministère de tutelle prévoit ainsi de vulgariser des semences plus performantes comme le riz hybride dans tout Madagascar; ce, tout en facilitant l’accès des paysans à ces intrants agricoles. Par ailleurs, « la FAO facilitera la coopération qui favorise les échanges d’expériences techniques et de savoir-faire en matière de gestion post-récolte, entre autres. En effet, les pertes après récoltes représentent encore 10% à 15% de la production », a évoqué le représentant résidant de la FAO, Patrice Talla Takoukam.
Navalona R.