
L’agenda du secteur de l’énergie est remis en question, face à la crise actuelle de la pandémie du Coronavirus. Celle-ci affecte à la fois les perspectives d’exploration les plus prometteuses, mais également les projets historiques de plusieurs milliards de dollars.
Un appel à l’action gouvernementale est lancé par la Chambre Africaine de l’Energie. « Réductions substantielles des recettes et des dépenses publiques, pertes de contrats et des centaines de milliers d’emplois menacés »… Tels sont les impacts de l’environnement instable du prix de pétrole, selon la Chambre Africaine de l’Energie. Celle-ci soutient que, rebondir de la crise historique actuelle nécessitera des actions gouvernementales strictes et audacieuses. Pour les pays d’Afrique, les conséquences de la crise actuelle sont larges et affectent à la fois les perspectives d’exploration les plus prometteuses, mais aussi ses projets historiques de plusieurs milliards de dollars. Comme de nombreux pays africains, Madagascar dispose de plus d’une dizaine de projets d’exploration en cours, avec près de 200 blocs pétroliers à attribuer aux investisseurs internationaux. « Notre approche de bon sens préconise des mesures qui soutiendront la continuité des opérations commerciales et la croissance future du secteur. L’industrie pétrolière et gazière ne fonctionnera pour les Africains que si nous établissons des politiques équitables et traitons les sociétés pétrolières et gazières comme des partenaires qui conduisent notre progrès économique. En tant que voix de l’industrie de l’énergie, nous continuerons à travailler avec les secteurs publics et privés, et d’autres parties prenantes pour revitaliser notre secteur en remettant les Africains au travail », a déclaré Nj Ayuk, président de la Chambre Africaine de l’Energie.
Retombées. Alors que l’impact immédiat sur les plus grands projets pétroliers et gaziers du continent se fait déjà sentir, un impact beaucoup plus important résultera du report ou de l’annulation des plans de forage, selon la Chambre Africaine de l’Energie. « Dans les bassins pétroliers et gaziers, les projets de forage sont retardés ou simplement terminés. Aucun pays n’est épargné et ces retards retarderont encore la découverte de nouveaux gisements, et les forages de développement pour accélérer la production de l’Afrique », a-t-elle évoqué. A noter que depuis le début de la pandémie de Covid-19 et de ses effets sur la demande et les prix du pétrole, la Chambre Africaine de l’Energie mène le dialogue entre les secteurs publics et privés pour plaidoyer en faveur de mesures de soutien à notre industrie et à ses emplois. Alors que la Chambre estime que les forces du marché doivent déterminer l’avenir de l’industrie et plaide en faveur d’un gouvernement limité dans l’ensemble du secteur, la situation actuelle appelle à des mesures urgentes. « Nous ne pouvons pas laisser nos entreprises et notre industrie s’effondrer par crainte de perdre des emplois et des investissements qui soutiendraient nos économies pour les décennies à venir. Il convient de garder à l’esprit que l’activité et les revenus du secteur de l’énergie en Afrique génèrent une quantité importante de demandes et de services d’autres secteurs de nos économies », a noté la Chambre Africaine de l’Energie.
Recommandations. Des mesures clés sont préconisées par la Chambre Africaine de l’Energie, dans l’Agenda du secteur de l’énergie africain. Parmi celles-ci figurent l’extension des CPP (Contrats de Partage de Production) et les ajustements des programmes de travail pour stimuler l’exploration, et assurer la reprise des activités de forage. « Bien que l’exploration soit une partie importante de notre appel à l’action, la Chambre plaide fortement pour des allégements fiscaux sur les sociétés de services, des réformes des régimes fiscaux du secteur amont, un soutien bancaire et financier, le développement du contenu régional, des incitations aux projets d’infrastructures et des actions audacieuses pour éliminer les subventions sur les carburants », ont souligné les représentants de la Chambre. Selon eux, les outils sont en main pour ouvrir rapidement de nouveaux marchés pour les activités pétrolières et gazières, et créer de nouveaux emplois pour le continent africain.
Antsa R.