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mercredi, décembre 17, 2025
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Fano Andriamahefazafy, un Economiste : « On peut s’attendre à une baisse modérée des prix des carburants »

« Il faut tenir compte des autres paramètres qui déterminent la structure des prix des carburants », explique l’Économiste Fano Andriamahefazafy.

Les impacts de la chute brutale du cours de baril de pétrole sur le marché international suite à la pandémie du Covid-19, sont mitigés pour Madagascar. 

L’Economiste Fano Andriamahefazafy, qui de plus est un Enseignant-Chercheur à l’Université d’Antananarivo, l’a évoqué lors d’une entrevue avec la presse. En effet, « On parle ici de pétrole brut alors que le pays importe notamment des produits finis.  Il faut voir donc l’impact de la baisse sur le prix des produits raffinés avec ce que cela suppose comme décalage. La baisse au niveau du brut est surtout dictée par un effondrement de la demande. A titre d’illustration, la consommation mondiale est passée de 100 millions à 20 millions de barils par jour. A Madagascar, il y a eu une chute de la consommation nationale de 50% de carburants selon l’OMH (Office Malgache des hydrocarbures). Cependant, l’offre est abondante et s’est aggravée par la saturation des capacités de stockage », a-t-il expliqué. 

Moyen d’apurement des dettes. En revanche, « s’il n’y a pas de dépréciation de la monnaie nationale, on peut s’attendre à une baisse mais modérée des prix à la pompe au cours du second semestre de cette année, et ce, tout en tenant compte de l’évolution des autres paramètres qui déterminent la structure de prix des carburants », a-t-il enchaîné. Il est à noter que la prochaine vague d’importation de carburants se fera au mois de mai, et ce, suivant l’évolution de stock de Madagascar. « Et puisque nous ne disposons pas de raffinerie, on doit se conformer à l’évolution des prix des produits pétroliers affichés par les industries de raffinerie. Ceux-ci dépendent de ce qu’on appelle « marge brute de raffinage » qui se situe en moyenne à 4 USD/baril cette année pour le Brent ( pétrole brut) traité sur le marché boursier de Londres », selon toujours ses dires. Par ailleurs, l’Économiste Fano Andriamahefazafy a soulevé que le maintien des prix ou une baisse limitée pourrait être un moyen d’apurement des dettes de l’Etat vis à vis des compagnies pétrolières. Ces dettes s’élèvent à 172 milliards d’ariary à la fin de 2019, d’après les statistiques publiées par l’OMH. 

Éliminer les intermédiaires. « Il faut également remarquer que les recettes de l’Etat sur les produits pétroliers sont proportionnelles aux prix à la pompe. C’est un autre paramètre à prendre en compte. On comprend aussi les interrogations actuelles car, quand il y a une hausse sur le prix du pétrole brut sur le marché international, la répercussion sur les prix à la pompe n’attend pas trop », a-t-il précisé. Interrogé sur le projet d’importation directe de carburants par l’Etat, cet économiste a exprimé qu’un approvisionnement direct n’est pertinent que si ça permet d’éliminer des éventuels intermédiaires dans le circuit d’approvisionnement, ou d’encadrer les marges appliquées par les compagnies d’importation. « C’est comme le concept de circuit-court en vogue dans le domaine agricole notamment où les producteurs agricoles et les consommateurs trouvent un intérêt dans la configuration », a-t-il conclu.

Navalona R.

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