C’est le port du masque et les sanctions encourues par les récalcitrants qui ont fait le buzz cette semaine. Le spectacle de ces centaines d’hommes et de femmes obligés de balayer les rues, ça fait les gros titres de tous les quotidiens de la Grande île. Mesure nécessaire dans le cadre de la lutte contre le Covid 19, cette obligation de mettre un cache-bouche a été respectée par la majorité des citoyens pour qui, ce geste est devenu naturel. Ils en ont parfaitement compris la signification. Cette protection contre la contamination est nécessaire, mais pas suffisante car elle vient en complément de toutes les mesures prises par les autorités médicales. La situation sur le front de la lutte contre le Covid- 19 semble s’être calmée. Le nombre de cas des contaminés s’est stabilisé, celui des guérisons augmente de jour en jour. La vie a repris son cours presque normalement malgré l’instauration du confinement partiel. L’impression qui prévaut est qu’on prend le chemin d’un véritable déconfinement. L’état d’urgence sanitaire prend fin ce jour. On verra ce que le président de la République va dire demain soir lors de son discours à la nation. Cette crise que le pays a traversée a permis de changer différents aspects de la vie quotidienne des Malagasy, notamment celle des plus pauvres. Ces derniers ont pu bénéficier de l’aide de l’Etat. C’est peut-être une goutte d’eau dans l’océan de misère dans lequel ils vivent, mais ils ont pu apprécier ce que sont les vertus de l’Etat providence. Les analystes affirment que l’après crise sera désastreux pour l’économie. La reprise sera très difficile après la longue période de fermeture des entreprises. Mais on ne sent pas un véritable climat d’inquiétude dans les foyers malagasy.
Sur le plan international , la lutte contre le Covid -19 ne connaît pas encore le répit espéré. Les pays occidentaux n’ont pas la sensation d’une stabilisation de la propagation du virus. Les Etats- Unis connaissent une croissance journalière du nombre de décès . Le président Donald Trump, après la série de tweets désastreux où il avait fait des propositions totalement ridicules pour soigner la maladie, s’est déjugé. Aujourd’hui, il s’est ressaisi et il a trouvé le bouc émissaire idéal, en l’occurrence la Chine qu’il accuse d’avoir été à l’origine de la création du virus. Il affirme que ses sources sont fiables puisqu’il s’agit des services de renseignements américains. Il menace les Chinois de représailles économiques. Néanmoins, ses affirmations ont été contredites par le directeur de ces services démentant la culpabilité des scientifiques chinois. La France quant à elle, se prépare à ce déconfinement annoncé pour le 11 mai. Pour le moment, les autorités sont encore dans le doute. Le plan présenté par le Premier ministre Edouard Philippe comporte de nombreuses incertitudes. Il en est de même venu à dire que ce déconfinement aurait bien lieu le 11 mai si toutes les conditions étaient réunies. L’Allemagne attend avec inquiétude une deuxième vague de contamination alors qu’elle semblait connaître un reflux de l’épidémie. L’Espagne,l’Italie et le Royaume Uni ne sont pas mieux lotis
L‘Afrique semble relativement épargné par la pandémie qui frappe le monde. Les chefs d’Etat des pays du continent ont décidé d’unir leur force pour combattre le virus. C’est l’occasion de mobiliser leurs ressources pour trouver la meilleure parade à la propagation du virus. Les quinze présidents qui se sont réunis en visioconférence ont prononcé des paroles très fortes et sont décidés à agir ensemble. Madagascar sert d’exemple à cette prise en main du destin du continent par ses pays. La Grande île fait aujourd’hui parler d’elle et bien contrairement à tous les mauvais clichés qui avaient fait son renom dans le passé.
Patrice RABE