Dans le clair-obscur du matin du 1er mai, soudain un appel au secours déchire la quiétude du quartier : « Au secours ! Au voleur ! ». Il est 5h30. Aussitôt le voisinage accourt. Il y a une solidarité légendaire à Tanambao, Ruelle 1, près d’Eurelec. La scène se passe chez la voisine qui loue plusieurs appartements. Pris de peur, le voleur saute la barrière encore fermée pour s’enfuir, suivi de près par un locataire de chez la propriétaire attaquée. Le cambrioleur a été rattrapé et ramené tout de suite. Il fut roué de coups par les riverains venus nombreux, pour voir qui c’était: « C’est Mamonjy », dit une dame qui travaille au Tribunal de Toliara. “ C’est un récidiviste. Il a déjà été emprisonné trois fois, et il recommence encore ». Pendant ce temps, la vieille dame se faisait nettoyer le visage ensanglanté que Mamonjy a frappé. « C’est un jeune à qui j’ai donné à manger chaque fois qu’il m’aide ici. J’ai déjà appelé la police » avoue la dame retraitée qui vit de ses rentes. Le voleur Mamonjy doit avoir 30 ans. Il porte un short et est torse nu. Il a l’esprit un peu dérangé. Chaque fois, l’administration pénitentiaire lui donne une petite peine et le relâche après, sans chercher une solution appropriée et pérenne pour un handicapé mental comme Mamonjy.
Charles RAZA