Moins de 24 heures après l’annonce du Président de la République au sujet de la libération de tous les journalistes emprisonnés, Arphine Rahelisoa est sortie d’Antanimora hier vers 13 heures. Emotions et pleurs de joie se lisaient sur le visage de cette femme qui a passé un mois pile-poil à la maison centrale d’Antanimora. Outre sa famille, des journalistes étaient venus assister à sa sortie de prison. “Je suis content de cette décision du Chef de l’Etat et l’en remercie. L’ordre des journalistes a beaucoup milité pour la libération sans condition de la directrice de publication du tri-hebdomadaire Ny Valosoa et le message a été entendu”, a déclaré le Président de l’ordre des journalistes (Ojm), Gérard Rakotonirina. “Par ailleurs, je pense qu’il serait mieux pour le Chef de l’Etat de maîtriser son entourage puisqu’une telle situation (le cas d’Arphine) nuit à l’image du régime”, a-t-il continué. Cette journaliste ayant été placée sous mandat de dépôt depuis le 4 avril dernier, les condamnations de la part des associations des journalistes, de la société civile et des organismes internationaux pleuvaient. Une pression de toutes parts qui a fini par être écoutée par le régime orange. De bon matin, hier, Arphine Rahelisoa a été transférée au tribunal d’Anosy pour régulariser les procédures de sa libération. En début d’après-midi, elle est sortie d’Antanimora et a été accueillie par le monde de la presse malgache. A Madagascar, la dernière incarcération de journalistes remonte à 2015 mais, entre-temps, les poursuites pour délit de presse sont nombreuses. Selon le Président de l’Ojm, la plupart des plaintes viennent de l’Etat via le ministère public. La liberté de presse reste un combat de tous les jours dans le pays. Bien que la dépénalisation des délits de presse soit acquise avec la refonte de la loi sur la communication médiatisée, d’autres lois dont le code sur la cybercriminalité et le code pénal handicapent encore le métier de la presse. Il suffit d’exploiter le principe de la transversalité des lois et le journalisme demeure passible d’emprisonnement. Beaucoup restent à faire mais le corps professionnel pourrait se réjouir, pour le moment, de la compassion de l’Etat en libérant la journaliste Arphine.
D.R