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mercredi, mai 14, 2025
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Crise sanitaire : Croissance économique compromise, selon la BFM

A l’instar de tous les pays dans le monde affectés par la pandémie Covid-19, Madagascar connaîtra également une récession économique. 

En effet, d’après la note de conjoncture économique publiée par la Banky Foiben’i Madagasikara (BFM), la croissance économique durant les deux premiers trimestres de 2020 serait compromise, avec les arrêts partiels et le ralentissement de la production. Cependant, durant la période de 2016 à 2019, le taux moyen de croissance annuel est de 4,4%. Cette dynamique de l’activité s’estomperait en 2020. Les premières estimations tablent sur un taux de croissance de 1,2%, contre 5,5% initialement prévu, d’après les explications de la Banque Centrale. Cette situation est imputable à la récession mondiale et aux effets de la crise sanitaire liée à la pandémie COVID-19.

Hausse du taux d’inflation. En outre, l’inflation est repartie à la hausse avec un taux moyen estimé à 7,2%. Après une longue période de décélération, cette reprise de l’inflation est attribuable à la raréfaction d’un certain nombre de produits de première nécessité sur le marché local, selon toujours ses dires. Les perturbations au niveau du circuit de distribution après l’apparition de la pandémie COVID-19, constituent une autre cause. Parlant des secteurs les plus touchés par cette crise sanitaire, cette institution financière a évoqué en premier lieu le secteur tertiaire avec un repli d’activité de l’ordre de 0,5% en 2020, contre une hausse de 5,2% selon les prévisions initiales. Pour le secteur secondaire, la croissance ne serait plus que de 2,2%, comparée à 7,4% estimée auparavant. Quant au secteur primaire, il enregistrerait une croissance de 3,6% au lieu de 4,6%.

Indicateur à -73,6%. Par ailleurs, un ralentissement des activités des entreprises du secteur réel est généralement observé durant le premier trimestre de chaque année. En 2020, les résultats de l’Enquête de conjoncture économique montrent que cette décélération s’est intensifiée à la suite de la crise sanitaire actuelle. On enregistre une baisse significative de l’Indicateur synthétique des Activités des Entreprises (IAE) qui passe de +4,0% au quatrième trimestre 2019 à -73,6% au premier trimestre 2020. Cette dégradation s’est notamment fait ressentir au niveau des grandes et des micro-entreprises. La diminution des activités est prévue se maintenir pour le prochain trimestre (perspectives d’un IAE de -70,4%). Depuis le début de la crise, beaucoup d’entreprises ont été dans l’obligation de ralentir leurs activités et de mettre en congé une partie de leur personnel

Baisse des prix. Au niveau du secteur extérieur, le solde global de la balance des paiements s’est dégradé sur les trois premiers mois de 2020 avec un déficit estimé à 0,5% contre 0,2% du PIB sur la même période de 2019. La diminution des exportations de biens et services est essentiellement à l’origine de ce gap. Les transferts courants privés ont également baissé à cause du contexte de crise sanitaire, contrairement à ceux au profit de l’Administration publique. En revanche, les produits phares d’exportation, tels que la vanille, le girofle, le cobalt et les produits des entreprises franches, ont connu une baisse au niveau des prix. Il en est de même pour les produits importés touchés eux aussi par les impacts de la pandémie. Les recettes liées aux services de transports et de tourisme ont été fortement impactées par la restriction des déplacements à l’échelle internationale avec un recul respectif de 33,8% et de 31,4% sur la période observée.

Chute de 52,1%. Par ailleurs, l’encours des réserves officielles de changes a représenté 4,2 mois d’importation de Biens et services non-facteurs (BSNF) en fin mars 2020. C’est équivalent à son niveau en fin décembre 2019. Sur le marché des changes, les recettes provenant de la filière vanille ont chuté de 52,1% au cours des trois premiers mois de 2020 par rapport à la situation de 2019. Du côté de la demande, les paiements d’importation des biens de consommation sont restés prépondérants et ont connu une hausse de 12,0 % à fin mars 2020. L’Ariary s’est déprécié de 1,9% par rapport à l’Euro (4.118,9 ariary en fin mars 2020, contre 4.041,8 ariary en fin décembre 2019) et de 3,5% par rapport au Dollar US (3.755,09 ariary en fin mars, contre 3.627,3 ariary en fin décembre 2019).

Instruments maintenus. Et comme perspectives, la reprise des exportations et des importations de biens et services serait liée à l’évolution de la pandémie à l’échelle mondiale. Au niveau des finances publiques, l’Etat table sur un creusement du déficit à hauteur de 5,7% du PIB à fin 2020. Ce résultat est dû à la crise sanitaire mondiale. Pour financer partiellement le déficit, BFM a rétrocédé à l’Etat les 166,0 millions de dollars US décaissés dans le cadre de la Facilité de Crédit Rapide pour faire face au COVID-19. Par ailleurs, une forte diminution des recettes est attendue, tandis que les dépenses publiques vont augmenter du fait de l’accroissement des transferts et subventions dans le cadre de la lutte contre la pandémie. Le taux de pression fiscale envisagé serait de 8,9%, contre 10,4% réalisé en 2019. Et le Comité monétaire de la BFM a décidé de maintenir le niveau des instruments de politique monétaire. Le taux des facilités de dépôt est de 0,90%, le taux des facilités de prêt marginal est de 5,30 % et le coefficient des réserves obligatoires est de 13,00%.

Recueillis par Navalona R.

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