
Quoique les travaux de la commission mixte franco-malagasy sur les îles éparses soient confinés pour cause de Coronavirus, cela n’empêche pas le sujet de refaire surface à un mois et demi du calendrier convenu pour trouver une solution. C’est-à-dire d’ici le 26 juin 2020 qui est précédé par d’autres dates marquantes.
29 mai 2019. Lors de la conférence de presse conjointe du président français, Emmanuel Macron, et de son homologue malagasy à l’Elysée, il a été dit qu’une commission mixte composée de représentants des deux pays allait être mise en place afin de trouver une solution à la question des îles éparses constituées par Tromelin, l’archipel des Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas da India.
23 octobre 2019. Volte-face du numéro un français qui a déclaré lors de son arrivée à la Grande Glorieuse : « Ici, c’est la France, c’est notre fierté, notre richesse ». Et d’annoncer dans la foulée son projet de faire de l’archipel une réserve naturelle nationale.
11 mai 2020. Début de la consultation du public sur la question qui coïncide avec le début du déconfinement en France mais aussi et surtout avec la déclaration du président Andry Rajoelina sur France 24 et RFI à propos de la restitution des îles éparses.
13 mai 2020. Publication sur le site du Sénat du « Régime juridique applicable aux îles éparses de l’Océan Indien et du Canal de Mozambique et à l’île de Clipperton ». Il est mentionné que « Jusqu’à leur rattachement à l’empire colonial, ces îles ont constitué des terres sans maître. La France a affirmé sa souveraineté sur l’île de Tromelin à la fin du 18ème siècle et sur les autres îles un siècle plus tard. La prise de possession de l’archipel des Glorieuses eut lieu en 1892. Quant à Juan de Nova, Europa et Bassas da India, la loi du 6 août 1896 déclarant « Madagascar et les îles qui en dépendent » colonie française, les a implicitement placées sous la souveraineté de la France, avant qu’un acte du 31 octobre 1897 porte expressément prise de possession. Jusqu’en 1960, ces îles ont constitué des dépendances administratives de Madagascar qui continue aujourd’hui à les revendiquer après avoir dénoncé, le 23 janvier 1973, l’accord passé avec la France le 2 avril 1960 plaçant les îles éparses sous souveraineté française en contrepartie de la reconnaissance de l’indépendance malgache. L’île Maurice revendique également la souveraineté sur l’île de Tromelin ».
12 décembre 1979. Le Sénat français ne fait nullement mention de la Résolution des Nations Unies du 12 décembre 1979 votée à une très large majorité par 93 voix contre 7 (avec 36 abstentions) pour la réintégration des îles éparses qui ont été séparées arbitrairement de Madagascar. La 16ème conférence annuelle et ordinaire des Chefs d’Etat ou de gouvernement des pays membres de l’OUA à Monrovia a renforcé la nécessité du respect de l’intégrité territoriale de Madagascar sur les îles éparses. Sans parler de la 6ème conférence des chefs d’Etat ou de gouvernement des pays non alignés à la Havane en septembre 1979. 41 ans après, la France réaffirme, contre vents et marées, que les îles éparses constituent l’un des districts des Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF) malgré l’avis de la Cour Internationale de Justice de la Haye sur les îles Chagos qui a pris acte de la résolution des Nations Unies de 1979 sur les îles …malgaches.
Recueillis par R.O