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lundi, mai 12, 2025
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Pandémie de Covid-19 : Menace de crise migratoire et de balkanisation du pays

La navigation sur le canal des Pangalanes est surveillée par les militaires.

La crise sanitaire risque de se transformer en une crise inter-régionale.

Frontières. Le mot est aujourd’hui lâché sauf qu’au lieu d’être une limite politique et juridique, il s’agit de barrière sanitaire visant à stopper la circulation du Covid-19 d’une région contaminée à une autre. Le but est de casser la chaîne de transmission du virus en érigeant, en quelque sorte, des zones-frontières surveillées militairement entre les régions limitrophes. C’est tout particulièrement le cas de la région Atsinanana où le nombre des cas confirmés augmente au fil des jours et où on a surtout enregistré les premiers décès dus au Coronavirus.

Boat people. C’est le sauve-qui-peut au sein de la population qui cherche tous les voies et moyens de fuir l’épicentre de la pandémie dans la Grande île. Avec la fermeture quasi-totale de la RN2 à la circulation des personnes, les fuyards se déplacent par monts et par vaux, parfois à travers la forêt quand ce n’est pas par voie maritime et/ou fluviale pour chercher refuge dans les régions voisines. Principalement vers l’Analanjirofo au Nord et le Vatovavy Fitovinany au Sud. Bon nombre de ces réfugiés sanitaires empruntent le canal des Pangalanes à bord d’embarcations de fortune qui rappellent les « boat people ».

Immigrés. Un déplacement parfois périlleux qui s’apparente également, toutes proportions gardées, à celui des immigrés africains vers l’Europe. Une crise migratoire qui pourrait s’aggraver avec le nombre sans cesse croissant des cas positifs à Toamasina où il n’est pas question de « quitter Ankatso pour se rendre à Ambohidempona ». Autrement dit, il ne s’agit pas de fuir le Grand port de l’Est pour aller dans une autre région covidée comme le Vakinankaratra ou l’Alaotra Mangoro, même si Analamanga est l’exception qui confirme la règle. En tout cas, la destination est surtout dictée par l’existence d’un point de chute qui est généralement d’ordre familial.

Effets collatéraux. Sur le plan politique, la mise en place de frontières sanitaires risque d’entraîner la balkanisation du pays, voire la sécession de certaines régions ou provinces épargnées par la pandémie. Il n’est pas exclu que les populations des zones non covidées se retranchent sur elles-mêmes et interdisent l’entrée sur leurs « territoires » jusqu’à la fin de la crise sanitaire qui commence à diviser les Malgaches censés pourtant faire preuve de solidarité et d’unité dans la guerre contre le Coronavirus dont les impacts socio-économiques, pour ne pas dire les effets secondaires ou collatéraux, n’épargneront aucune portion du pays. C’est à la mesure de l’état d’urgence sanitaire en vigueur sur toute l’étendue du territoire de la République de Madagascar qui reste « un Etat unitaire », malgré certaines tentatives sécessionnistes dans le passé.

R.O

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