Le professeur de sociologie politique s’exprime sur la pandémie de coronavirus et la question des îles éparses. Interview.
Midi: Votre avis sur la pandémie de coronavirus ?
AR: « Le coronavirus parti de la Chine a ébranlé le monde du XXIe siècle: les Etats-Unis d’Amérique, l’Europe et bien sûr l’Afrique. Elle a causé des pertes incroyables de vies humaines, perturbé le système social, bloqué l’appareil scolaire, paralysé tout le circuit économique et commercial, déstabilisé plusieurs dirigeants des grandes puissances. Du jamais vu. Saluons l’engagement de nos personnels de la santé et des forces de l’ordre ».
Midi: Comment voyez-vous les mesures prises par le pouvoir ?
AR: « Le Président de la République avec son gouvernement a pris des mesures appropriées et efficaces. Mais l’indiscipline et l’inconscience du peuple malgache ont permis au virus de gagner de plus en plus du terrain. J’ai suggéré à des amis la mise en place d’un Comité de Salut Public composé de tous les anciens Présidents de la République et des Chefs d’Institution en exercice. Ce Comité sera présidé par le Président de la République. Il aura au moins 4 commissions techniques: le Social, l’Éducation, le Tourisme, le Commerce et l’Industrie. Le Comité de Salut Public facilitera la mobilisation de tous les Malgaches sans distinction face à l’ennemi commun, invisible ».
Midi: Que pensez-vous des Iles éparses ?
AR: « Selon la résolution de l’Assemblée Générale des Nations Unies le 12 décembre 1979, ces Îles ont été séparées arbitrairement de Madagascar. Elles nous appartiennent donc. Nous n’allons pas faire un procès du processus de la décolonisation. Les deux Présidents de la République se sont déjà engagés à trouver une solution négociable à travers la mise en place d’une commission mixte franco-malgache. Le sort des deux Présidents est lié. L’un ne peut espérer gagner en humiliant l’autre. La solution juste et honorable de ce problème de souveraineté nationale viendra des conclusions des négociations diplomatiques en cours. Entre-temps, Madagascar doit renforcer ses soutiens au niveau local, régional, continental et international. Ceci fera partie de la mission du Comité de Salut Public ».
Propos recueillis par Dominique R.