Comme nous le disions hier, l’étau des mesures accompagnant le déconfinement partiel s’est relativement desserré dans la ville d’Antananarivo. Les marchés de quartiers sont ouverts, mais ceux qui les fréquentent sont astreints au respect des mesures barrières. C’est une bouffée d’oxygène absolument nécessaire, il s’agit d’une liberté retrouvée, mais sous surveillance. Si les Tananariviens sont plus libres de leurs mouvements, les habitants de Toamasina éprouvent un sentiment d’oppression car ils doivent se soumettre à un respect strict des règles établies par les autorités et tout cela se déroule sous la supervision des forces de l’ordre. Il s’agit de stopper la propagation du virus, la ville du Grand Port étant, dit-on, le foyer le plus important de l’épidémie.
Une liberté rimant avec le respect de la discipline
Les chiffres que le professeur Vololontiana Hanta Marie Danielle avance parlent d’eux-mêmes, le nombre de contaminations révélé hier après la série de tests effectués par l’IPM et les différents laboratoires de la place s’élève à 63 dont 33 dans la région Atsinanana. C’est la raison pour laquelle les mesures sanitaires sont si strictes; une partie de la population supporte très mal la situation et commence à élever la voix. Pour le moment, le vent de la fronde ne se mue pas en troubles, mais la situation peut devenir explosive si elle n’est pas désamorcée par une campagne d’explications. Dans la capitale, l’atmosphère est beaucoup plus calme. Les restrictions concernant les marchés ont été levées et les marchands vont pouvoir écouler leurs produits. Mais cette longue période de disette où ils n’ont pas pu exercer leur commerce a été dure à supporter. La reprise signifie un retour à une vie presque normale. Cela se fera, néanmoins, sous haute surveillance. Le déconfinement partiel ne signifie pas relâchement de la discipline, mais respect des recommandations faites régulièrement. La lutte contre le Covid 19 est loin d’être terminée et elle devrait encore durer un certain temps.
Patrice RABE