
Fanaiky, le génial bassiste a accepté de parler de sa santé et de ses soucis par rapport à son état actuel. L’humour et l’humilité ne sont jamais loin, un brin d’espoir et sa grande humanité inchangée malgré l’épreuve.
Depuis septembre 2018, le génie malagasy de la basse Fanaiky a connu de graves problèmes de santé, ce qui a poussé le milieu de la musique local à pousser un appel de détresse plus ou moins entendu. Depuis tout ce temps, personne n’a plus eu des nouvelles de l’état de santé de Fanaiky. Beaucoup espèrent qu’il va mieux pour le retrouver sur scène dès la fin de cette crise sanitaire. « Encore vivant (rires), pour le moment je poursuis mes dialyses, trois fois par semaine. Parce qu’à cause de mes reins, nous sommes toujours obligés de suivre ce traitement », annonçait l’intéressé hier, joint au téléphone.
Sa voix semble déjà reprendre quelques couleurs, loin de son état inquiétant d’il y a deux ans. D’ailleurs, Fanaiky ne baisse pas les bras, il compose sans relâche. « La création, la création… je m’y mets encore et toujours. Il y a déjà plusieurs titres de différents genres qui sont prêts. Que ce soit les mélodies ou les paroles, je crée. Mais je n’arrive pas encore à jouer, puisque je ressens toujours de gros vertiges. Même là, au téléphone je suis pris par ces vertiges », ajoute-t-il. Si l’état du « bass–hero » semble se stabiliser, il est toujours à un stade extrêmement à risques. En plus de ses reins, il est aussi diabétique. « Dès lors, je dois toujours faire des dialyses, tout en avalant des médicaments ».
En discutant avec Fanaiky, on retrouve le monsieur joyeux avec toujours le mot pour rire, de l’humilité. Et depuis, une pointe infime de résignation face à sa maladie. « Les amis, les proches, la famille, les compagnons d’armes, tous me soutiennent », met-il en avant, reconnaissant. Il faut savoir que l’appel à l’aide du milieu musical malagasy a été entendu de Madagascar jusqu’en Afrique, en Europe et aux Etats-Unis. C’est dire du prestige de ce monument de l’art malagasy. Des concerts de solidarité ont été organisés dans plusieurs régions du pays, jusque dans des villes à l’étranger. Les fonds récoltés ont tous été versés à la famille de Fanaiky pour le soutenir financièrement.
Jusqu’à maintenant, le génial bassiste arrive à poursuivre ses soins grâce à ces généreux donateurs. Quoi qu’il en soit, il faut se rendre à l’évidence. Seule une greffe pourrait entièrement le sauver. « Je ne mentirai jamais sur ma maladie, j’aimerai aussi être en bonne santé et pouvoir faire des roulades (rires) partout. Cela fait tout de même deux ans », s’amuse-t-il, le ton d’un coup fatigué. Le combat de Fanaiky est, pour le moment, de longue haleine. Quelque part, il garde toujours espoir. Mais aussi, il entretient l’espoir de retrouver les vibrations de la scène et des studios. Pour les profanes, Fanaiky appartient à l’une des plus prestigieuses fratries de la musique malagasy, les frères « Rasolomahatratra ». Ils ont d’ailleurs formé un groupe, « Solomiral ». Il a déjà accompagné de son instrument les meilleurs, que ce soit malagasy ou à l’international, durant sa carrière.
Maminirina Rado