
La France figure parmi les partenaires les plus actifs de Madagascar dans le domaine de la protection des droits de l’Homme en général, et de l’amélioration des conditions des détenus en particulier.
L’Hexagone vient encore de le démontrer en signant avec Madagascar un projet d’appui au secteur pénitentiaire. En effet, la France par le biais de l’Agence Française de Développement, a octroyé au gouvernement malagasy, à travers le ministère de la Justice, un financement de 5 millions d’euros (20 milliards d’ariary).
Deux composantes. Entrant dans le cadre du projet d’appui au secteur pénitentiaire, la convention a été signée, entre le ministre de l’Economie et des Finances, Richard Randriamandranto et l’ambassadeur de France à Madagascar Christophe Bouchard. D’une durée de cinq ans, ce projet comporte deux composantes, dont la première, d’un montant de 4,5 millions d’euros, est destinée au financement des projets mis en œuvre par des organisations de la société civile (OSC) après un appel à projet à lancer par le ministère de la Justice à l’endroit de ces OSC pour les besoins essentiels de l’administration pénitentiaire. Quant à la deuxième composante, financée à hauteur de 500.000 euros, elle est dédiée au ministère de la Justice pour le pilotage, la coordination et le suivi-évaluation des activités du programme. Cette composante financera notamment l’audit du programme ainsi que le plan de communication et de visibilité du projet.
A point nommé. Ce nouveau projet permettra à court terme d’atténuer les risques de propagation du coronavirus en milieu carcéral et à plus long terme d’y améliorer les conditions de vie, de réinsertion et de travail, en mobilisant des OSC internationales auprès de l’administration pénitentiaire. On peut citer parmi les objectifs du projet : la réduction de la promiscuité, le soutien à l’alimentation, l’amélioration des conditions d’hygiène et de santé, la préservation des liens familiaux, la réinsertion socio-économique par l’éducation et l’apprentissage, le renforcement de l’accès au droit… Dans le discours qu’il a prononcé lors de la signature de cette convention de financement, le ministre de l’Economie et des Finances Richard Randriamandranto a déclaré que ce genre de financement arrive à point nommé en ce moment où l’Etat malagasy multiplie les efforts pour améliorer les conditions carcérales, tout en prenant les dispositions pour limiter la propagation du Covid-19 . « Ce financement coïncide parfaitement au contexte actuel de crise sanitaire puisque la pandémie de Covid -9 touche même le milieu carcéral », a déclaré le ministre en ajoutant que « l’amélioration des conditions carcérales est une des priorités du Président de la République de Madagascar »
Continuité. Pour sa part, l’ambassadeur de France a rappelé que ce genre de financement constitue la poursuite de la collaboration de la France avec le ministère de la Justice depuis 20 ans. Notons que le Directeur général de l’AFD Jérôme Bertrand-Hardy et le Secrétaire général du ministère de la Justice Imbiki Herilaza ont assisté à cette cérémonie. « L’AFD est heureuse de porter plus loin le partenariat entre la France et Madagascar dans les champs de la justice et des droits humains. Ce nouveau projet, en s’appuyant sur une mobilisation inédite de l’administration pénitentiaire et des OSC, permettra au ministère d’instituer des pratiques solides pendant la crise et au-delà », a affirmé le Directeur général de l’AFD. La France poursuit ainsi une collaboration de plus de 20 ans avec le ministère de la Justice. Dans la continuité des actions financées par l’ambassade de France, l’AFD soutient en effet depuis 2019 le Projet d’Appui à la Justice à Madagascar (PAJMA), qui accompagne notamment le ministère dans le pilotage de sa politique sectorielle, participe au renforcement des capacités de l’Ecole Nationale de l’Administration Pénitentiaire(ENAP) et de l’Ecole Nationale de la Magistrature et des Greffes (ENMG), et finance des travaux d’amélioration à l’ENAP, au Tribunal de première instance d’Anosy, et dans des établissements pénitentiaires des régions Analamanga et Atsinanana.
R.Edmond.