
Ils ont été les icones du salegy vers la deuxième moitié des années 1990. Leurs coups de tambour ont fait vibrer les stades et les gymnases couverts de toute la Nation. Leur riff a encouragé les fanôrolahy à monter sur le ring de moraingy. Certaines de leurs chansons sont même devenues génériques des émissions ou encore l’hymne de nostalgie. Leurs fans de l’époque osent dire que « le salegy était mieux avant » grâce aux exploits réalisés par ces artistes actuellement disparus de la scène musicale malgache. La génération 1990 se pose même des questions, où sont passés ces messieurs ? Qu’est ce qu’ils sont devenus ?
Bilo, le renonciateur. Un artiste qui n’est plus à présenter, avec son pagne à la couleur de la terre, il est le chanteur engagé qui a commencé sa carrière dans le nord de Madagascar. Parolier, il écrit des chansons qui ont fait agiter les têtes des adeptes de la musique traditionnelle. « Avy Fanorolahy », est une de ses chansons, tube de la fin des années 1990. Elle relate les rites des boxeurs traditionnels avant de monter dans l’arène. Une musique motivante qui l’a permis de prendre le dessus. Ensuite, le chanteur enchaîne avec un autre morceau devenu l’hymne de la réconciliation nationale, « Malagasy tokana ». Pour faire passer le message, il a su marier le « Korolahy », un rythme pratiqué dans le triangle du Nord, et un texte poignant pour conscientiser les Malgaches au bord de la guerre civile de 2002. Dès lors, chaque cérémonie d’ouverture, « Malagasy Tokana » est devenu l’ « Afindrafindrao » des politiciens ! Bilo ne s’arrête pas là, il mène son engagement plus loin, en composant « Afrika ». Ceci parle de la paupérisation du continent noir. « Lève- toi mon Afrique, il est temps » chante l’auteur dans son couplet. Après quelques années de la sortie de cette chanson, ses fans n’ont plus entendu sa voix que par les chansons publicitaires.

Pascal Japhet, porteur d’espoir. Sa chanson, « Salegy rano » est devenu le générique de plusieurs émissions des radios et télévisions dans la Grande Ile. Sortie à la fin des années 1990, les mélodies de Japhet sont admirées par les fans de la “mozika mafana”. Artiste humble à la fois timide, son visage reste méconnu du grand public. Pourtant son œuvre a enjambé l’Océan Indien. De la Réunion à Maurice en passant par l’archipel des Comores, “Salegy rano” et “Mifankatiava” sont des musiques porteuses de l’espérance. « Lorsque j’entends ses deux musiques, j’ai la nostalgie de mon pays » a confié un Malgache vivant à Belgique. Ces belles chansons ne sont pas célèbres par hasard. En fait, Pascal Japhet ne cesse d’améliorer sa connaissance musicale. Même s’il se fait rare, l’artiste n’a pas encore jeté l’éponge. Actuellement à l’étranger, il organise des ateliers musique en Europe.
Francisko « l’ambianceur ». « Salama meva» c’est son titre préféré de tous. La voix mélodieuse de Francisko l’a fait propulser en haut du classement des meilleurs chanteurs du “salegy” à l’époque. Et il s’en sert pour séduire ses inconditionnels. Au début des années 2000, il sort son titre “Viavy”, une chanson reprise récemment par Dalvis. Bien entouré par les grosses pointures comme Dédesse, Francisko a pris de l’ampleur dès le début de sa carrière musicale. Sur scène, il est le plus puissant. De cabaret en cabaret, l’auteur de « Salama meva » remplit la salle. Musicien hors pair, il secoue les murs des gymnases couverts. Comme Japhet, Francisko réside à l’étranger. Certes, il continue de produire, mais ses œuvres ne gagnent guère du terrain comme autrefois.
Ces trois grosses pointures ne sont que des échantillons chanteurs de la musique traditionnelle oubliés par la jeune génération. Désormais, leurs morceaux marquent la belle époque du temps des « 4L » et des « 404 bâchés ».
Iss Heridiny
SAL10IH…………………………. 3792 SIGNES …………………….. 12 MODULES
FJ/MIDI/10.06/ JAPHET
FJ/MIDI/10.06/ bilo