
Razoarimihaja et consorts semblent être isolés dans le bras de fer qui les oppose aux partisans de la réconciliation et du rassemblement au sein de l’ancien parti majoritaire.
Numériquement parlant, Razoarimihaza Solofonantenaina et consorts sont minoritaires par rapport aux partisans de la réconciliation et du rassemblement au sein du TIM. Ces derniers ont prouvé samedi lors d’une conférence de presse à Ankorahotra qu’ils sont majoritaires. Ils se sont rassemblés autour de Rajemison Rakotomaharo pour riposter aux déclarations faites vendredi par le clan Razoarimihaja. On a même l’impression que ce clan semble être lâché par les militants du Magro Behoririka car des anciens CT de la Mouvance Ravalomanana dirigés par Rarison Hilarion ont été présents lors de la conférence de presse d’Ankorahotra. Sans parler de la présence du président du parti « Zanak’i Dada » Jean Pierre Rakotoarivony, Mahafaritsy Samuel Razakanirina, Raharinaivo Andrianatoandro et ses lieutenants ainsi que des anciens ministres de Marc Ravalomanana, pour ne citer que Patrick Ramiaramanana et Bruno Andriatavison. Rajemison Rakotomaharo, coordonnateur de la réconciliation au sein du TIM, a martelé que Mamy Rakotoarivelo a parlé vendredi à Bel Air en son nom personnel. « Le président Marc Ravalomanana m’a confié la coordination de la réunification du TIM. Jusqu’au moment où je parle, il ne m’a pas dit d’arrêter le processus et de dissoudre le comité de réconciliation.», a précisé l’ancien président du Sénat.
Responsabilité partagée. Pour les observateurs, aucune des deux entités protagonistes au sein du TIM n’a raison. Toutes les deux ont tort. On reproche aux dissidents du TIM d’avoir trahi Marc Ravalomanana pendant les moments chauds de la crise de 2009. Certains sont allés jusqu’à créer leurs propres partis politiques, tandis que d’autres ont trahi la cause de l’ancien président en contrepartie des sièges au sein des institutions de la transition d’Andry Rajoelina. C’était le cas de Raharinaivo Andrianatoandro et consorts. Par contre, ceux qui ont choisi de rester ont jeté des peaux de banane à Marc Ravalomanana. Benja Andriamihanta qui a été aperçu à la tribune de la conférence de presse de Bel Air vendredi (Quid de la neutralité des membres de la CENI-T ?) et Hanitra Razafimanantsoa ont insisté sur la seconde candidature de Lalao Ravalomanana aux présidentielles, tout en sachant très bien que cette deuxième candidature allait connaître le même sort que la première vu la pression de la communauté internationale sur la CES. De bons juristes s’attendaient à la décision de cette dernière. Résultat : Marc Ravalomanana a été obligé de soutenir un candidat qui n’avait aucune chance de gagner malgré la faiblesse des adversaires. Et puisque son poulain (NDLR : Jean Louis Robinson) a été battu, le retour de l’ancien président reste incertain jusqu’à présent. C’est cette responsabilité partagée qui justifie pour bon nombre d’observateurs la réconciliaiton et le rassemblement.
Calcul politique. La grande famille politique de Marc Ravalomanana continue d’être affaiblie par une guerre de leadership qui ne dit pas son véritable objectif. Aujourd’hui, le clan Razoarimihaja va riposter aux déclarations faites samedi par les partisans de la réconciliation. Ce serait la réponse du berger à la bergère. Ce clan sera obligé de sortir d’autres dossiers outre que le fameux arrêté n° 22828/2014 pour prouver qu’il représente le bureau politique légal de l’ancien parti majoritaire. En tout cas, certaines têtes du TIM ont intérêt à ce que ce parti politique ne soit pas réunifié. Ces têtes auraient l’intention de manœuvrer en instrumentalisant le parti pour avoir des miettes au sein du régime. Par ailleurs, ces quelques dirigeants du TIM n’ont pas intérêt à la signature de la convention qui conduira le parti vers la tenue d’un congrès national. Car ils savent très bien qu’ils n’ont pas la chance d’être élus par les congressistes pour siéger dans le futur bureau politique du parti. Bref, tout est calcul politique dans ce bras de fer fratricide gangrenant le parti fondé par Marc Ravalomanana.
RAJAOFERA Eugène