Elle est rentrée comme tant d’autres ont voulu le faire. Pourtant,jci, elle a trimé ici comme beaucoup face à l’impossibilité de dépasser les inégalités de toutes sortes, finalement elle a trouvé comme seule solution de partir et de laisser cet enfer aux autres. La voilà, à force de ténacité et de sacrifices surtout familiales, parvenue à sortir de l’ornière de l’histoire immédiate pour vivre et se réaliser dans une histoire plus radieuse pour elle, pour sa famille et pour son pays.
La voilà au pays des mille rêves, le plus beau que les jeunes puissent espérer, l’Amérique. Mais là-bas tout n’était pas que luxe et volupté, il lui a fallu encore plus endurer que là d’où elle est venue, sa terre natale, parce qu’elle est devenue seule face à l’adversité du fait qu’elle soit venue d’ailleurs, qu’elle soit sans le sous, qu’elle fasse l’objet d’ostracisme. Et pourtant, elle a tenu bon, elle s’est faite comme objectif d’être la meilleure où qu’elle évolue et elle y est parvenue tant et si bien qu’elle est arrivée où tant d’autochtones de son pays d’adoption voudraient arriver, être un leader.
Cependant, pendant cette période des allusions la taraudaient en permanence dont en premier les perpétuels sujets de l’actualité faisant état de la pauvreté extrême que vivent ses compatriotes et des éventuels manquements des dirigeants, elle n’est pas restée insensible, au contraire. Elle se disait qu’elle peut contribuer un tant soit peu à remédier à cette situation jugée catastrophique comme rapportent les médias internationaux.
Même si le confort relatif conforme à son rang qu’elle vivait aux Etats unis lui permettait de vivre décemment, la pensée de n’être qu’un epsilon dans un pays où tout est déjà fait, où elle ne peut semer que l’insignifiant dans tout ce qui est déjà établi l’ obnubilait. Et voilà qu’un appel de Madagascar lui de venir à la rescousse de son pays.
Réjouie de pouvoir réaliser ce dont elle a appris et de ce qu’elle a vécu, d’autant qu’en connaissance de son vécu, on lui a formellement promis carte blanche dans tout ce qu’elle veut entreprendre. Elle a eu hâte de rentrer sans savoir de ce qu’il va advenir de ce qu’elle a bâti durant les années de son séjour aux States, comme on dit.
La voilà au pays, comme promis au rang de ministre et à elle de diriger une administration qui n’est pas faite que d’idées mais surtout de tactiques plus ou moins alambiquées. Dépourvue de soutien sauf de l’appui du grand sachem (le Maître) elle se trouve très vite entourée de spécialistes en tout genre dont des gens apparus comme spontanément apparentés et qui la verrouillent carrément. Non habituée de tant sollicitudes et emportée par sa juvénile enthousiasme Mais surtout,assurée du soutien du président, elle s’en est allée avec son tempérament et son avoir- faire pour tenter de bousculer l’establishment où pourtant magouilles et corruptions règnent.
Peut-être amadouée, peut être embrouilée par les arcanes administratives, toujours est –il qu’elle a été renvoyée comme une malpropre.
Mais restant dans le sujet que peut-il advenir d’elle? Voilà ce qu’on appelle le mal du pays.
M.Ranarivao