La crise économique provoquée par la pandémie de Covid-19 à Madagascar, ne fait que commencer, selon la Team Europe, constituée de l’Union Européenne et de ses Etats membres. Celle-ci a annoncé un engagement de 175 milliards Ariary pour aider le pays.
La santé, la protection sociale et la relance économique sont les secteurs spécifiques concernés par l’intervention de la Team Europe, représentée à Madagascar par l’Union Européenne, l’Allemagne et la France. « Outre les programmes de coopération habituels, nous avons mobilisé, ou sommes en train de réorienter pour l’instant, des fonds à hauteur de près de 40 millions d’euros, soit environ 175 milliards d’ariary, pour financer ces activités spécifiques », a communiqué cette organisation. Dans les composantes de ce fonds, l’Union Européenne a parlé d’une approbation en vue de 21 millions d’euros d’appui budgétaire. 10 millions d’euros pourraient être déboursés cette année et la deuxième tranche de 11 millions d’euros est prévue décaissée courant 2021. « Cette action contribuerait à répondre aux besoins de financement du gouvernement pour la mise en œuvre des plans de réponse au Covid-19 et ainsi réduire les conséquences sanitaires et socio-économiques », a-elle indiqué.
Interventions diversifiées. L’Etat n’est pas le seul à bénéficier de ces appuis. Sur le fonds, la société civile aura également accès à 3 millions d’euros, pour intervenir dans les secteurs de la santé et de la protection sociale, dans les zones les plus touchées. En outre, la Commission européenne a proposé, sous réserve d’approbation, 5 millions d’euros d’aide humanitaire à Madagascar pour fournir de l’assistance alimentaire et nutritionnelle ainsi que pour des mesures liées à la réponse à la crise Covid-19 en matière de santé, eau, hygiène, assainissement. A noter qu’en début de la pandémie, 67.000 euros ont déjà été mobilisés par cette institution européenne, pour du matériel de protection et les gels hydro-alcoolique.
Remboursables. Certes, l’allocation des financements accordés est déjà définie par les membres de la Team Europe. En ce qui concerne le plan multisectoriel de réponse concocté par le Gouvernement malagasy et l’appui aux finances publiques, seulement 15 millions d’euros seront accordés et à titre de prêt de contingence « catastrophes ». « Il s’agit d’un fonds apporté par la France via l’AFD (Agence française de développement), qui sera versé au Trésor Public malagasy », a affirmé l’organisation européenne. Par ailleurs, l’AFD prévoit également 5 millions d’euros pour un nouveau projet d’appui au secteur pénitentiaire, afin de soutenir la lutte contre la pandémie en milieu carcéral, et améliorer les conditions de vie dans les prisons. « Dans ce cadre, 115. 000 euros additionnels seront déboursés en 2020 pour les actions Covid-19 dans les prisons durant six mois », a souligné l’AFD.
Bénéficiaire ciblé. Un autre fonds orienté est accordé par la France, mais cette fois-ci, il s’agit d’un don d’environ 400.000 euros pour l’achat de matériels et de fournitures pour l’Institut Pasteur de Madagascar (IPM). Selon la déclaration, cet institut recevra encore 1,2 million d’euros pour un projet d’amélioration de la prise en charge de la tuberculose et de l’infection à VIH en milieu carcéral à Madagascar, et de la Covid-19. A ces appuis de la France s’ajoutent 2 millions d’euros pour le réseau SEGA One Health (Surveillance Épidémiologique et Gestion des Alertes) de la Commission de l’Océan Indien, ainsi qu’un appui de 500.000 euros pour des aides alimentaires, de l’achat de matériels pour faire face au Covid-19 via des ONG malgaches.
Fonds additionnels. Pour l’Allemagne, la majeure partie du soutien pour la lutte contre le Coronavirus passe par les organisations internationales, qui interviennent également à Madagascar, selon la Team Europe. « Au-delà de ces soutiens, à travers la GIZ, un don strictement bilatéral d’environ 520.000 euros couvre des besoins prioritaires des structures de santé et des communes parmi les plus touchées en matériel médical, Équipements de Protection Individuelle (EPI), Produits de Première Nécessité (PPN), produits hygiéniques », a noté l’organisation. Celle-ci affirme qu’elle reste prête à mobiliser des fonds additionnels, en fonction de l’évolution de la pandémie.
Antsa R.