
Lors de son intervention télévisée dimanche dernier, le président de la République a déclaré que la Covid-19 est maîtrisée à Madagascar, que les équipements pour les agents de santé sont suffisants et que la formation de ces derniers n’est plus tout à fait nécessaire. Ce que les paramédicaux ont démenti sur leur page Facebook en annonçant qu’ils envisagent de poursuivre leur revendication qui a commencé il y a quelques semaines maintenant.
« On vous a mal informé monsieur le président puisque beaucoup d’agents de santé, lavent et réutilisent les EPI à usage unique, que ce soit à Toamasina ou à Antananarivo. Certains d’entre nous en achètent par nos propres moyens pour l’exercice de nos fonctions. D’autre part, il se peut que l’argent alloué aux primes ait été détourné puisque très peu d’entre nous en avons reçus ; et encore une seule fois mais pas tous les mois comme vous l’avez affirmé », c’est ce qu’ils ont expliqué. Concernant la formation des agents de santé, les paramédicaux indiquent aussi que seuls 10% d’entre eux ont été formés et qu’il serait plus judicieux de poursuivre la formation car cette maladie risque de perdurer dans la Grande île, « il n’y a qu’à voir le cas de la Chine », ont-ils ajouté. A ce qu’il paraît, les soignants n’ont droit qu’à 10 gants et 20 masques pour 80 jours de travail au niveau des CSB, et que le montant de leur prime est quelque peu dérisoire. Autant de points à rectifier selon eux.
Déclarations divergentes. En outre, ils ont aussi fait une remarque sur la divergence entre la déclaration du président de la République et celle du ministre de la Santé publique. Le premier avait affirmé que Madagascar est actuellement au stade 1 de la pandémie, tandis que le second avait informé que nous en étions au stade 3. « Veuillez vous accorder s’il vous plaît parce que vous avez en votre possession les mêmes données », ont-ils demandé avant de contredire le locataire d’Iavoloha en disant que, la pandémie est encore loin d’être maîtrisée à Madagascar.
Aussi, pour ces nombreuses raisons, les paramédicaux comptent continuer leur revendication jusqu’à ce que les agents de santé soient équipés convenablement pour faire face au Covid-19.
Anja RANDRIAMAHEFA