A une semaine de la célébration du soixantième anniversaire de l’indépendance du pays, l’atmosphère est, on ne peut plus pesante. Les Malgaches n’ont pas le cœur à marquer cet événement de manière éclatante. Au sortir de ces trois mois de confinement, ils sont conscients des épreuves qu’ils vont encore devoir affronter. Pour beaucoup d’entre eux, les lendemains vont déchanter car ils ne sont pas sûrs de garder leur emploi. La rencontre du secteur privé et du chef de l’Etat n’a pas effacé les inquiétudes des chefs d’entreprises qui n’ont pa reçu de véritables assurances, et qui s’apprêtent à vivre des mois particulièrement difficiles. La crise est là, et ses effets vont se ressentir avec acuité dans les mois à venir.
A une semaine du 26 juin, l’atmosphère n’est pas à la fête
De nombreux économistes disent que les effets de cette crise vont aller en s’accentuant. La récession va être importante et le retour à la situation « ante » prendra presque un an. Les opérateurs économiques en sont conscients et ils ont avancé plusieurs propositions au chef de l’Etat pour leur permettre de sortir la tête hors de l’eau. Cela allait de la suppression d’impôts et de taxe et non du report de leur paiement à l’octroi de prêts à taux zéro. Ils ont été écoutés, mais ne sont pas sûrs d’avoir été compris. Le chef de l’Etat s’est surtout adressé aux grands investisseurs locaux et étrangers qu’il a encouragés à utiliser leur argent à Madagascar et non dans les pays étrangers. Les petites et moyennes entreprises malgaches sont les premières victimes de cette crise et c’est le tissu de l’économie malgache qui va subir les conséquences de cette crise. Des dizaines, voire des centaines de milliers de Malgaches vont se retrouver sans emplois. C’est donc peut- être à raison qu’ils n’ont pas la tête à célébrer avec faste ce soixantième anniversaire de l’indépendance. Le chef de l’Etat lui-même a proposé de reporter les festivités au 14 octobre, date de la proclamation de la République de Madagascar.
Patrice RABE