
Le vote du projet de loi de finances rectificative 2020 est prévu aujourd’hui. Après plusieurs jours d’attente, les députés vont finalement examiner le fameux document très attendu.
Le document a pris du retard pour atterrir au parlement. L’Exécutif a mis du temps pour élaborer le projet qui doit éclairer les mesures financières et économiques prises par le gouvernement pour gérer la situation de crise post-Covid. Vendredi et samedi derniers, le document budgétaire a déjà passé à l’examen des travaux de commission de l’assemblée nationale. Aujourd’hui, la séance plénière de la chambre basse va scruter le document avant un vote prévu se tenir dans l’après-midi au centre de conférence internationale à Ivato. L’adoption de ce texte tombe dans un contexte très particulier lié à la crise sanitaire et la voie de la majorité va beaucoup peser pour offrir une voie royale à l’exécutif pour réaliser cette année les différents projets annoncés par le président de la République. La crise, d’ailleurs, a anéanti l’économie du pays, et a mis en difficulté les caisses de l’Etat.
Les prévisions initiales fixées par l’Etat ont du être révisées lorsque la pandémie a frappé fort le pays. Pourtant, le gouvernement s’est toujours défendu sur la ligne de conduite qu’il a adoptée dans le projet de loi de finances rectificatives. Le projet de loi entérine le « plan Marshall » annoncé par le président de la République pour redresser la situation et relancer les activités économiques du pays. Un plan d’environ 240 millions d’euros qui met l’accent sur des projets de construction d’infrastructures dans plusieurs domaines, notamment l’éducation, la santé et les travaux publics. Toutefois, des langues se délient au sein du secteur privé pour exprimer une certaine déception par rapport aux orientations du gouvernement.
Au niveau de la société civile, l’indignation gagne du terrain quand on évoque le projet de loi de finances rectificatives 2020. Le document fourni au public par le ministère de l’économie et des finances est jugé « incomplet » par les organisations de la société civile qui attendent beaucoup plus d’informations de la part de l’Etat concernant le projet de loi. Le projet publié « ne comporte que le corps de la loi notamment les orientations politiques, perspectives économiques et financières », a soutenu Fara Ramarosaona de l’Ong Hintsy. « Il manque les annexes qui doivent comporter, entre autres, du document de performance et du document budgétaire qui détaille les budgets globaux » poursuit-elle. Ces annexes, pourtant, selon toujours cet activiste de la société civile, sont déterminants pour l’analyse et le bien-fondé de la loi de finances rectificative.
Rija R.