
Des représentants du Système des Nations Unies (SNU) à Madagascar, ont effectué une visite, vendredi dernier, dans l’un des sites d’hébergement des femmes migrantes malagasy revenues du Koweït, et leur ont apporté des appuis matériels.
Le 8 juin 2020, 176 femmes travailleuses migrantes en situation de vulnérabilité au Koweït, ainsi qu’un bébé, ont été rapatriés, et sont en observation dans plusieurs sites d’hébergement. Ces personnes bénéficient des appuis du SNU, dans le cadre de l’Alliance 8.7 dont Madagascar est le premier pays pionnier. Le SNU à Madagascar s’est, en effet, engagé à accompagner les opérations de rapatriement et de prise en charge de ces femmes travailleuses migrantes revenues du Koweït. La descente de vendredi dernier avait pour objectif de renforcer cet appui à travers une remise de matériels et d’équipements. Pour rappel, le SNU, à travers l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), l’Organisation Internationale du Travail (OIT), et le Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP) ont accompagné, depuis le retour au pays de ces ressortissantes malagasy, les efforts des partenaires nationaux, notamment le Centre de Commandement Opérationnel ou CCO Covid-19 et plusieurs ministères concernés. Ce, afin de s’assurer de la mise en œuvre, dans les meilleures conditions, des mesures spécifiques au contexte de l’état d’urgence sanitaire.
Besoins vitaux. Les agences du SNU ont notamment contribué, sous la direction des partenaires nationaux (CCO et ministères) à la couverture des besoins de premières nécessités, comme l’hébergement, l’alimentation et les produits d’hygiène, durant la durée de mise en quarantaine. Le transfert d’Antananarivo vers les régions et localités d’origine des migrantes, a été assuré par le SNU avec la collaboration du gouvernement. Une ligne téléphonique a été mise à disposition, gratuitement, pour leur permettre de communiquer avec leurs proches. Une assistance psycho-sociale a été proposée aux femmes ayant subi des violences, ou présentant des troubles de stress post traumatiques liés à de possibles situations d’exploitation durant leur séjour au Koweït. Plusieurs cas vulnérables ont bénéficié d’une prise en charge médicale, tandis que chacune de ces femmes a reçu un « kit de dignité ».
Bloqués à l’étranger. Cette assistance a été fournie dans le strict respect des mesures sanitaires en vigueur. Les principales préoccupations étant le suivi et la protection de la santé et le bien-être de ces femmes, ainsi que des personnes investies dans leur prise en charge.
Dans le contexte de la crise sanitaire actuelle, impactant fortement le secteur de l’emploi, l’OIM et l’OIT prévoient de renforcer leurs appuis, à moyen terme, en matière d’intégration socio-économique des personnes rapatriées et de prévention des migrations risquées. Le SNU, à travers des projets déjà en cours, propose des accompagnements à ces femmes pour développer des activités locales d’agriculture et d’élevage génératrices de revenus. Fait partie de ces projets en cours, celui mis en œuvre par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui se penche particulièrement sur la réduction du phénomène migratoire par une approche transformative sensible au genre, et l’appui aux chaînes de valeur agricoles dans la région SAVA, une des régions d’origine de la majorité de ces femmes.
Selon le ministère des Affaires Étrangères, plus d’un millier de ressortissants malagasy se trouvant dans une situation de grande pénibilité à l’étranger, sont répertoriés à ce jour.
Recueillis par Hanitra R.