
L’exécutif attend l’adoption du projet de loi de finances rectificative 2020 pour appuyer sur le champignon concernant le démarrage des différents projets annoncés. Au niveau du Sénat, on est indigné face à un budget très réduit pour cette institution.
Le projet de loi de finances rectificative devra alors passer au vote à l’Assemblée nationale après le report de lundi dernier. Au niveau de la Chambre basse, le projet de loi pourra passer sans aucune objection. L’Exécutif compte sur la solidité de la formation des députés pro-régime au sein de l’Assemblée nationale pour adopter le document budgétaire qui cadre les dépenses et les recettes publiques jusqu’à la fin de cette année. La majorité à l’Assemblée, soutenue par les députés indépendants au sein du groupe parlementaire républicain, rassure et veut être derrière l’Exécutif qui attend la promulgation de ce texte pour avoir les coudées franches dans les réalisations des projets prévus. « Nous confirmons toujours notre soutien au régime », a réitéré Norbert Mamangy, député élu à Sambava et membre du groupe parlementaire républicain, lors d’une récente intervention télévisée. Le président de la République, quant à lui, est passé à l’offensive, lundi dernier, pour exposer les différents projets qui attendent l’adoption du budget par le parlement. Le ministre de l’Economie et des Finances, principal instigateur du projet de loi, est monté au créneau pour défendre le projet de texte dont le bouclage lui a pris du temps.
Vote. Au niveau du Sénat, l’ambiance est délétère et le vote est loin d’être gagné d’avance. On attend de pied ferme le projet de loi qui entérine la coupe budgétaire dont cette institution souffre actuellement. Le rendez-vous est fixé pour ce mardi 30 juin prochain, durant lequel les sénateurs devraient entériner le projet de loi de finances rectificative 2020. Et à quelques jours de ce vote, le Sénat affiche déjà sa distance par rapport au projet qui lui ampute les milliards d’ariary destinés à assurer « convenablement » les charges de cette institution, liées notamment à son administration ainsi qu’à la gestion opérationnelle des missions de ses parlementaires.
1 milliard. L’institution d’Anosikely digère mal alors le budget qu’on lui a attribué dans le cadre de la loi de finances rectificative pour l’année 2020. Et pour cause, cette Chambre parlementaire devrait finir l’année avec un budget d’environ 1 milliard d’ariary. Une enveloppe jugée insuffisante par les sénateurs. Hier, lors de la rencontre avec le gouvernement et face au Premier ministre, Thierry Raveloson, président du groupe parlementaire HVM au niveau du Sénat, a déploré le « manque de considération » qu’on attribue à cette institution. « Il faut avoir du respect à l’égard de notre institution », revendique-t-il. Des langues se délient pour dire qu’avec le budget qu’on lui attribue, l’institution roule avec un réservoir presque à sec. La loi de finances initiale 2019 a prévu un budget de plus de 36 milliards d’ariary attribué au Sénat pour l’année 2020. Cette enveloppe est réduite presque de moitié lorsque la loi de finances initiale 2020 est adoptée pour cette année, et tombe à près de 16 milliards d’ariary. Le Sénat risque alors de détonner par rapport à l’enthousiasme affiché par les députés et l’exécutif.
Rija R.