
Les mesures barrières instituées dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 sont différemment appliquées d’un arrondissement ou d’un quartier à un autre.
4 000 éléments des forces de l’ordre sont mobilisés pour imposer manu militari le reconfinement dans la capitale. Soit 666 par arrondissement. C’est le chiffre de la bête, dans le cas présent, il s’agit du coronavirus qui a fait, selon le tableau publié hier, 193 nouveaux cas à Analamanga. Le Ier et le Ve arrondissements de la Capitale sont les plus contaminés quoique l’inobservation des gestes barrières soit aussi tout aussi fréquente dans d’autres arrondissements ou quartiers populaires et populeux. Entre autres et non des moindres, dans le 4ème arrondissement, plus précisément du côté d’Anosibe où le relâchement par rapport à la distanciation sociale est monnaie courante aux alentours du marché. Bas les masques également pour le cache-bouche qui couvre plutôt le menton. Histoire, paraît-il, de mieux respirer quand il ne s’agit pas de pouvoir cracher partout avec parfois de la… toux.
Protocole. En revanche, les mesures barrières sont mieux respectées dans les quartiers semi-résidentiels ou situés en centre ville. Y compris au niveau des commerces où les mesures sanitaires sont souvent de rigueur, pour ne citer que les boutiques des stations-services où chaque client doit respecter tout un protocole : tremper ses chaussures dans un bac imbibé de solution désinfectante ; se faire prendre sa température ; se laver les mains avec du gel hydro-alcoolique. Du… coût, on se demande pourquoi l’heure de fermeture des boutiques en question a été fixée à midi alors que leurs services sont « essentiels » pour les gens qui sortent de leur travail à la même heure.
Services essentiels. A l’image du respect ou du non respect (c’est selon) des mesures sanitaires, il y a également un deux poids, deux mesures en matière de « services essentiels » ou pas essentiels. A titre d’exemple, les commerces d’habillement « ne doivent pas ouvrir leurs portes » alors que les rayons dédiés à ces produits restent ouverts dans les grandes surfaces. C’est aussi le cas des quincailleries qui sont considérées comme non essentielles même si bon nombre de gens veulent profiter du reconfinement pour faire des menues réparations ou tout simplement bricoler. Les crieurs de journaux ne sont pas non plus autorisés à exercer leur gagne-pain quoiqu’ils ne provoquent pas plus de rassemblement de personnes que d’autres commerçants qui ont le droit de vendre leurs marchandises jusqu’à midi. Les journaux sont tout aussi essentiels, compte tenu de la place de la communication et de l’information dans la lutte contre le Covid-19 dont le mode de transmission n’est pas essentiellement le papier journal puisque le virus survit sur différents objets qu’on touche au… quotidien. L’essentiel est de se laver régulièrement les mains.
- R.O