La mobilisation de ressources destinée à la lutte contre la pauvreté et l’autonomisation des populations rurales, des femmes en particulier, a connu de grandes évolutions. Eclairage avec Dominique Di Biase, chargée des relations avec les partenaires à la FAO, également point focal pour plusieurs pays. Interview.
Quelle est l’importance de la mobilisation de ressources à la FAO ?
Cet aspect est fondamental car la mobilisation de ressources apporte des fonds complémentaires au programme régulier de la FAO au niveau global. Cette mobilisation va permettre à la FAO d’intervenir sur le terrain en mettant en œuvre des projets et programmes répondant aux besoins des populations, à travers les cadres de programmation prioritaires définis en commun accord par les gouvernements et la FAO dans ces pays. Par rapport au budget régulier total de la FAO pour 2014-2015 qui est de 2,43 billions USD, les contributions volontaires à mobiliser représentent 1,4 billion USD, soit 60 % du budget total. Ces projets et programmes financés par ces contributions sont parfaitement alignés aux priorités régionales et aux résultats du cadre stratégique de la FAO devant être atteints.
Comment la FAO a-t-elle pu mobiliser des ressources afin de contribuer à l’autonomisation des populations rurales, en particulier les femmes ?
Dans le nouveau cadre, nous avons un objectif stratégique dédié à la lutte contre la pauvreté. Il fallait donc voir quels pays donateurs avaient des priorités en adéquation avec cet objectif et donc susceptibles d’apporter leur contribution. Je citerai l’exemple de la Belgique qui est un partenaire de longue date. Son approche a évolué de manière significative au début des années 2000, d’une approche projet à une approche programmatique visant à allouer les ressources directement à l’objectif d’élimination de la pauvreté et de la faim. Nous avons toujours été en phase avec ce sujet, en particulier en ce qui concerne l’égalité entre les hommes et les femmes.
S’agit-il principalement d’une évolution d’approche ou de moyens ?
Il s’agit des deux ! C’est à la fois une évolution qui est allée d’une approche projet vers une approche programme de gestion des terroirs, pour arriver à une approche programmatique globale en matière de réduction de la pauvreté.
Les moyens sont-ils aujourd’hui suffisants ?
Il est toujours souhaitable d’augmenter les fonds alloués, les besoins étant tellement immenses. On considère que l’allocation belge qui avoisine 11 millions d’euros sur une période de douze ans a été catalytique pour attirer d’autres ressources mobilisées au niveau du terrain, notamment avec d’autres partenaires comme les agences des Nations Unies, comme ça a été le cas en RDC, où un partenariat avec le FIDA a permis de travailler avec une envergure plus large ; ça a été aussi le cas au Niger dans le cadre d’un partenariat avec UNICEF.
Recueilli par Antsa R.