
Après que l’un de leurs éléments ait été touché par les jets de pierres des étudiants grévistes, les forces de l’ordre ont fini par entrer dans le campus pour les chasser.
Les affrontements entre étudiants de la polytechnique de Vontovorona et les forces de l’ordre n’ont pas encore cessé hier, au contraire, la situation a dégénéré. Les jets de grenades lacrymogènes et les jets de pierres se sont amplifiés. Et des arrestations ont encore eu lieu, impliquant huit étudiants dont sept garçons et une fille, après que les forces de l’ordre aient, encore une fois, pénétré dans l’enceinte de l’université. Par ailleurs, le nombre des blessés a également augmenté, dont un gendarme touché par les jets de pierres, et quelques uns des grévistes après avoir été tabassés par les militaires. Après que l’un de leurs éléments ait été touché, les responsables du maintien de l’ordre ont forcé le portail du campus avec leurs boucliers pour y entrer. Ils se sont ainsi mis à la poursuite des grévistes dans l’enceinte.
Débordements. L’affrontement entre les deux parties, les forces de l’ordre et les manifestants, a donc pris de l’ampleur pour hier. «Les étudiants savent déjà qu’il ne faut pas sortir du campus et provoquer les forces de l’ordre en pleine exercice de leur fonction, et surtout de ne pas leur jeter des pierres. Pourtant, ils n’ont pas respecté nos consignes. De leur coté, des éléments des forces de l’ordre qui n’ont sûrement pas pu supporter un tel geste venant des étudiants ont riposté, en se mettant à les chasser dans l’enceinte. L’on peut donc dire qu’il y a eu des débordements entre les deux parties», soutient le Pr Panja Ramanoelina, Président de l’université d’Antananarivo, joint au téléphone hier, en fin de journée. Et justement, les forces de l’ordre ont organisé une conférence de presse hier, à Fiadanana. A l’issue de laquelle, il a été affirmé qu’elles n’ont fait que leur travail : « le maintien de l’ordre », et que ce sont les étudiants qui les auraient provoqués en premier. En fait, les grévistes voulaient aller à Ankatso, mais ont été bloqués par les forces de l’ordre. Ce qui a du en quelques sortes faire monter la tension chez les manifestants. Echecs. Mais en fin de journée, des négociations ont eu lieu entre le premier responsable de Vontovorona et des représentants des grévistes. Ce qui aurait soldé par un échec, a-t-on confié. Ainsi, l’on sait que la grève continue tant que toutes leurs revendications ne soient pas satisfaites. Une situation qui pourrait mal tourner pour le régime actuel si des solutions ne sont pas trouvées dans les plus brefs délais.
Arnaud R.