Le risque d’obtenir des résultats faussement négatifs est très élevé lorsqu’il s’agit de tests non conformes.
On assiste actuellement à la multiplication des offres proposant des tests Covid-19 à prix abordable. L’affolement de la population d’Antananarivo depuis quelques semaines face à l’explosion des cas de Covid-19, amène nombre de tananariviens à vouloir se faire dépister pour être fixés sur leur état de santé. Par ailleurs, certaines entreprises exigent de leurs employés un certificat de non positivité à la Covid-19 avant de réintégrer leurs locaux. Alors que les tests gratuits dans les structures sanitaires publiques ne sont plus indiqués maintenant qu’aux patients présentant des symptômes évocateurs de la Covid-19, les personnes voulant se faire tester se tournent vers d’autres possibilités de dépistage.
Mauvaise qualité. Le ministère de la Santé publique met en garde face à l’existence de tests non fiables et de qualité moindre qui peuvent donner des résultats faussement négatifs. Le directeur général de la fourniture des soins (DGFS) au sein du ministère de la Santé publique, le Pr Zely Randriamanantany, en fait mention en déclarant que ces tests n’ont pas été validés par le ministère et exposent à des dangers, compte tenu des risques d’erreurs dans les résultats. « Il faut s’assurer que le test en question a obtenu une validation du ministère avant d’être proposé au public. Le mieux pour la population est de se faire tester auprès des structures hospitalières, ou au Village Voara où on procède à des tests PCR ».
Induits en erreur. Les patients sont induits en erreur car on leur présente un test PCR, avec prélèvement nasal ou nasopharyngé, réalisé à l’aide d’un écouvillon. « Or, à y voir de plus près, il s’agit en réalité d’un TDR », souligne le DGFS. Et à lui d’expliquer qu’il existe deux types principaux de TDR (tests de diagnostic rapide) : le TDR anticorps qui, comme sa dénomination l’indique, recherche des anticorps dans le sang, permettant de savoir si l’organisme a déjà rencontré le virus et développé des anticorps ; et le TDR antigène (NDLR, qui consiste à détecter des protéines du virus, et réalisé à partir d’un prélèvement des cavités nasales comme pour le test PCR, d’où sans doute la confusion dans les esprits du public).
1 sur 20 ! Parmi les tests actuellement proposés au public, certains n’ont pas été validés, encore moins testés afin de savoir s’ils atteignent les performances requises. Des vérifications récemment effectuées ont permis de découvrir pour ce type de test non validé, un taux de sensibilité de 56% et de spécificité de seulement 5%, souligne le DGFS. Autrement dit, « en prenant un échantillon de 20 tests à résultat négatif, il s’avère après vérification qu’un seul parmi ces tests est réellement négatif, tous les autres étant positifs », explique le DGFS. Le danger est réel dans la mesure où les personnes ainsi testées à l’aide de ces tests non validés, se croient non porteuses du coronavirus, alors qu’en réalité, elles le sont bel et bien, et peuvent contaminer leur entourage.
Hanitra R.