
La crise de la pandémie de Covid-19 est en train de bouleverser le classement mondial des pays, suivant leurs niveaux de développement humain. Malheureusement, Madagascar, dans la catégorie des pays à faible IDH, risque de reculer encore loin.
Au 29e rang sur 54 pays en Afrique et 162e sur 189 pays dans le monde. C’est la position actuelle de Madagascar dans le classement du PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement), suivant le niveau de développement humain. La Grande-île se trouve dans la catégorie des pays faibles, avec un Indice de développement humain (IDH) de 0,521. Cette note est d’autant plus faible, lorsqu’elle est ajustée aux inégalités (IDHI) et baisse à 0,385. En effet, cette situation est bien loin de celle de l’île Maurice qui affiche un IDH de 0,790 et un IDHI de 0,683. Certes, la performance de Madagascar dans son processus de développement humain est fortement handicapée par les inégalités, bien que le pays ait enregistré un fort indice de développement du genre à 0,962. A noter que ces indices varient de 0 pour les pires des situations, à 1 pour les situations idéales.
Risque de dégringolade. Les rapports publiés au fil des années ont montré que le développement de Madagascar évolue positivement dans le temps. Cependant, cette évolution risque fort de tourner en sens inverse, à cause des mesures de confinement, pour lutter contre la pandémie de Covid-19. Le rapport du PNUD explique que l’IDH est établi, suivant trois indicateurs clés, notamment ceux liés au niveau d’éducation, à la santé ou à l’espérance de vie à la naissance, et enfin à la qualité de vie de la population. Certes, ces trois volets affichent une forte dégradation pour cette année, à cause de la crise sanitaire. Pour l’éducation, cela fait près de 5 mois que les établissements scolaires et universitaires ont fermé leurs portes. Bien que les dirigeants aient déclaré que les examens officiels se tiendront cette année pour éviter une année blanche, il faut reconnaître que suspension des cours a inévitablement des impacts sur la performance des étudiants, qu’ils soient en « classe d’examen »… ou pas. A ce risque sur le niveau de performance s’ajoutent les risques de déscolarisation. En ce qui concerne la santé et l’espérance de vie à la naissance, l’indice attribué à Madagascar – tout comme ceux des autres pays – affichera certainement une baisse, à cause de la crise sanitaire et des risques qu’elle présente, pour les temps à venir. Enfin, du côté de la qualité de vie, Madagascar est également très impacté par la suspension des activités économiques. La majorité de la population, qui vit au jour le jour, ne peut échapper à une dégradation du niveau de vie, face aux mesures de confinement. D’après le dernier rapport du PNUD avant la crise liée à la pandémie, 86,4% des employés à Madagascar gagnent moins de 3,1 USD ou 11.960 Ariary par jour – soit environ 350.000 Ariary par mois – et sont considérés comme pauvres.
Antsa R.