Les bailleurs de fonds internationaux continuent d’appuyer financièrement Madagascar dans la lutte contre la pandémie de coronavirus.
A commencer par le Fonds Monétaire International qui affiche, une fois de plus, sa confiance à l’endroit de Madagascar en décaissant une deuxième tranche de financements au titre de la Facilité de Crédit Rapide
Bonne gouvernance
« Les autorités mettent en œuvre des mesures pour faire face à l’impact humanitaire et économique de la pandémie tout en préservant la stabilité macroéconomique, notamment en renforçant le système de santé et la protection sociale, en soutenant le secteur privé, en préservant la stabilité du secteur financier et en maintenant le régime de taux de change flexible ». C’est ce que l’on peut notamment lire dans un communiqué publié, hier par le Fond Monétaire International (FMI), sur le décaissement supplémentaire de 171,9 millions de dollars au titre de la Facilité de Crédit Rapide (FCR). Une manière pour ce bailleur de fonds de reconnaître la bonne gouvernance dont fait preuve le gouvernement malgache. Le FMI qui reconnaît par ailleurs, les efforts de transparence réalisés par les autorités dans la gestion des fonds. « Afin de garantir que les financements fournis sont utilisés de manière efficace pour faire face à la crise, les autorités se sont engagées à renforcer la transparence, notamment avec la publication des marchés publics liés à la réponse à la pandémie et avec des audits post-crise » selon toujours le communiqué du FMI dont les financements au titre de la lutte contre le coronavirus s’élèvent désormais à 337,9 millions de dollars.
Double exploit
Faut-il en effet rappeler que le 3 avril dernier, le FMI avait déjà débloqué une première tranche de 165,99 millions de dollars. Cette seconde tranche décrochée en seulement 5 mois, prouve par ailleurs la bonne capacité de négociation de la partie malgache qui vient de réaliser un double exploit. En effet, d’une part, seuls Madagascar et le Rwanda de Paul Kagame ont obtenu ce double déblocage et, d’autre part, la Grande Ile a bénéficié d’un double décaissement en moins de six mois. Un enjeu de taille en somme puisque cette confiance du FMI, considéré comme le patron des bailleurs, va davantage ouvrir le robinet d’autres financeurs. En attendant, ce deuxième décaissement de la FCR va permettre au gouvernement de faire face aux urgences. En effet, même si c’est le ministère de l’Economie et des Finances qui a mené les négociations pour l’obtention du crédit, c’est le gouvernement en général qui décide et qui est responsable quant à l’utilisation des fonds, en accord avec les services du FMI.
Aubaine
Ce décaissement budgétaire supplémentaire au titre de la FCR aidera notamment à financer les dépenses de santé et un plan d’aide économique dans le cadre du plan national d’urgence du gouvernement pour lutter contre la pandémie. Il continuera aussi de catalyser un soutien supplémentaire de la part des donateurs. Une aubaine, en somme pour l’économie malgache qui se trouve, en ce moment, dans une situation très difficile, en raison notamment d’une baisse sans précédent des recettes fiscales et douanières. Selon toujours le FMI, « les besoins urgents de la balance des paiements résultant de la pandémie ont augmenté, avec un besoin de financement désormais estimé à environ 580 millions de dollars, tandis que la situation fiscale a été gravement affectée par des pertes de recettes supplémentaires et la réorientation des ressources budgétaires pour faire face à des dépenses critiques, y compris une assistance sociale accrue aux plus vulnérables ». A noter que le risque de surendettement public de Madagascar reste modéré. Ce qui laisse la possibilité de recourir à d’autres emprunts.
R.Edmond