
Les chefs de fokontany n’ont droit à aucune erreur dans le cadre de l’opération « sosialim-bahoaka ». Ils risquent beaucoup en cas d’écart de conduite sous la vigilance des autorités qui évitent une autre tournure de la grogne qui monte.
L’étau se resserre autour des chefs de fokontany qui sont en première ligne, et plus que jamais sont mis à l’épreuve, pour distribuer les colis alimentaires offerts par l’Etat aux plus démunis. Après la mise en garde du président de la République mardi dernier, les responsables au niveau de la collectivité prennent le relais pour faire comprendre aux chefs fokontany qu’aucun cas de favoritisme ni de détournement ne sera toléré de leur part dans le cadre de la distribution des vivres au niveau des quartiers. Hier, lors d’une réunion convoquée par la Commune Urbaine d’Antananarivo à l’hôtel de ville à Analakely, les responsables au niveau de la municipalité, de la région, ont fourni des directives aux chefs de fokontany pour améliorer la fluidité de l’opération de répartition des colis alimentaires au niveau des quartiers.
Grogne. L’objectif étant, selon une dépêche de la Commune Urbaine d’Antananarivo, de pouvoir atteindre tous les ménages précaires par ces aides sociales fournies par l’Etat. Mais aussi, d’éviter la grogne au niveau des quartiers qui risquent d’être explosifs pour le régime si les lacunes persistent dans le circuit de distribution de ces vivres. Lors de la première édition de répartition des vivres, dans le cadre du projet « Tosika Fameno » et « Vatsy Tsinjo », la mauvaise gestion était au rendez-vous pour faire exploser les doléances. Cette fois-ci, les responsables veulent rectifier le tir et brandissent les sanctions contre les maillons faibles du système, à commencer par ceux qui sont au plus bas de l’échelle. En effet, si des cas de corruption, de favoritisme ou de détournement sont avérés au niveau des fokontany, leurs chefs risquent de sauter, et au pire, la case prison, ont ainsi averti la collectivité. D’ailleurs, des enquêtes sont déjà menées auprès de quelques têtes de chefs de fokontany actuellement, a signalé la mairie.
Foule. Depuis quelques jours, les aides sociales de l’Etat ont créé des remous dans quelques fokontany. Ceux qui se sentaient écartés dans cette opération, ont levé la voix pour espérer un quota aux vivres. A Itaosy, le gouverneur de la région Analamanga, Hery Rasoamaromaka, a été interpellé directement, mardi dernier, par une foule qui revendique leur part. Les nerfs sont vifs dans les quartiers. Mais d’autres aussi, selon la mairie, veulent profiter de la brèche pour essayer de mettre le feu aux poudres. A cela, les responsables mettent ainsi en garde contre les « fauteurs de trouble ». Les forces de sécurité sont déjà en appui dans les quartiers pour faire régner l’ordre, mais aussi pour veiller au respect des gestes barrières et, surtout la distanciation sociale, afin d’éviter le regain des contaminations.
Rija R.