
La culture de riz hybride à Madagascar s’annonce bonne pour cette campagne 2020.
Un rendement de productivité entre 8 tonnes et 10 tonnes à l’hectare a été enregistré dans les trois régions d’intervention du groupe STOI (Société Trading de l’Océan Indien).
Il s’agit notamment des régions Sava, Atsimo-Andrefana et Itasy. « Environ 4 000 paysans adoptent actuellement cette technique de culture de riz hybride. Ce sont des partenaires paysans membres de la coopérative PAPAY qui travaillent avec nous dans le cadre de l’agriculture contractuelle », a expliqué Tovonanahary Rabetsitonta, le PDG du groupe STOI. Et les retombées économiques positives pour la population en milieu rural se font déjà sentir. En effet, « les revenus des paysans s’améliorent considérablement. S’ils ne peuvent enregistrer une recette nette d’environ 700 000 Ar/ ha en pratiquant la riziculture traditionnelle, ils pourront obtenir une recette nette de l’ordre de 5 800 000 Ar/ha avec l’utilisation de semences de riz hybride », a-t-il déclaré.
Constituer une épargne. Toujours dans le cadre de l’agriculture contractuelle, « nous nous engageons à fournir des intrants agricoles, surtout les semences de riz hybride à nos partenaires paysans. Nous produisons entretemps des engrais dénommés « Taroka » qui sont des fertilisants biologiques à base d’éléments végétaux et qui sont mis à leur disposition. L’encadrement technique sur la culture de riz hybride et la fourniture des petits matériels et équipements agricoles ne sont pas en reste. Nous les appuyons même dans leurs fonds de démarrage. Au moment de la récolte, nous nous engageons également à acheter leur production. Ces paysans partenaires pourront ensuite nous rembourser », a fait savoir cet opérateur économique qui œuvre dans l’agri-business. Et lui d’ajouter que ces exploitants agricoles pourront constituer une épargne grâce à cette amélioration de leurs revenus tirés de la culture de riz hybride. « Ils pourront même réinvestir dans leur secteur d’activité, en achetant d’autres parcelles de terrain pour l’extension de leur exploitation ou en acquérant des zébus ou d’autres matériels et équipements agricoles », a-t-il enchaîné.
Semences certifiées. Il faut savoir que la variété de semences de riz hybride Wei Chu 902-3 est bien adaptée aux conditions climato-pédologiques des régions de Madagascar. « Diverses variétés de semences ont fait l’objet d’expérimentation, et les essais effectués avec celles-ci au niveau des sites de démonstration ont été concluants. En plus, cette variété de semences de riz hybride WeiChu 902-3 a déjà été certifiée par le SOC (Service Officiel de Contrôle des semences et matériel végétal) qui est rattaché au ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche », a évoqué Tovonanahary Rabetsitonta. Rappelons également que la Grande île n’importera plus de cette variété de semences de riz hybride de Chine qui est le propriétaire de cette technologie scientifique de pointe reconnue dans le monde. En effet, le groupe STOI a mis en place un centre de production de semences en collaboration avec ses partenaires chinois. Une superficie de 20 ha est exploitée pour la production de cette variété Wei Chu 902-3. Ce qui permettra aux paysans d’accéder à cet intrant à moindre coût car le pays n’a plus besoin d’en importer chaque année.
Combler le gap. Force est de reconnaître que la culture de riz hybride se développe bien à Madagascar. L’Etat a même distribué gratuitement 100 tonnes de semences Wei Chu 902-3 dans trois régions, à savoir Anamalanga, Alaotra Mangoro et Diana, dans le cadre de la mise en œuvre du projet de coopération Sud-Sud, entre Madagascar et la Chine. La culture de riz hybride sur une superficie de 40 ha à Mahitsy a été un succès. En effet, la récolte était bonne avec un rendement moyen de 10 tonnes à l’hectare enregistré. Toutes les parties prenantes reconnaissent que cette culture de riz hybride contribue à l’atteinte de l’objectif fixé par l’Etat qu’est l’autosuffisance en riz, voire devenir le grenier à riz de l’Océan Indien car elle contribue nettement à combler le gap de Madagascar de l’ordre de 200 000 tonnes de riz par an. Afin de booster la production rizicole, le groupe STOI sollicite ainsi l’Etat à promouvoir l’approche 3P (Partenariat Public-Privé) afin de soutenir le secteur privé. En effet, « des infrastructures de stockage sont nécessaires. Une facilitation d’accès au foncier est aussi de mise. Nous nous attelons à la fertilisation des sols grâce à nos techniques de production et à l’utilisation des engrais « Taroka » qui revitalisent la terre aride et pauvre sous l’effet de l’érosion, du vent et de la pluie », a fait savoir Tovonanahary Rabetsitonta.
Pour en revenir à la récolte du riz hybride pour cette campagne 2020, le groupe STOI achète la production auprès des paysans tout en l’écoulant au prix du marché. Les grossistes au marché d’Anosibe, les Chinois résidants à Madagascar et les clients de l’hôtel Havana Resort sont, entre autres, les preneurs.
Navalona R.