La lutte contre le coronavirus est loin d’être terminée. Devant une courbe qui tarde à fléchir pour montrer des statistiques toujours aussi préoccupantes, le gouvernement vient de prolonger pour une nouvelle fois l’état d’urgence sanitaire dans le pays mais assouplit les mesures de confinement.
La fin de la lutte contre le coronavirus est encore loin. Pourtant l’Etat veut davantage assouplir les mesures de confinement, non seulement pour donner plus de souffle à l’économie déjà asphyxiée de ces derniers mois de crise sanitaire mais aussi, car les indicateurs qui avaient alerté le gouvernement commencent à diminuer. En effet, dans la région Analamanga, le président de la République a annoncé, hier, lors d’une émission spéciale, que tous les secteurs d’activités peuvent travailler jusqu’à 17h si cet horaire a été fixé jusqu’à 13h ces quinze derniers jours. « On a passé le pic et on est actuellement en phase de début de décroissance dans la région Analamanga » a soutenu le chef de l’Etat.
Déconfinement total. « On ne doit pas baisser les gardes » a exhorté, en revanche, le président de la République. Si les fonctionnaires, quant à eux, peuvent alors reprendre le travail, les écoles resteront encore fermées dans toute l’île pour éviter de créer un foyer de contamination et pour préserver la santé des enfants. Mais, le président de la République a rassuré que « les examens officiels auront lieu aux dates indiquées, mais, seront adaptés au contexte de crise ». Les mesures relatives à l’interdiction des réunions publiques et des compétitions sportives aussi ne seront pas encore levées comme le maintien de la fermeture des routes nationales. Pour la région Analamanga, le transport funèbre vers d’autres régions reste toujours interdit et, aussi, les transports publics par les taxi-be. Dans la région Atsinanana, en revanche, où la ville de Toamasina est en phase de « fin de l’épidémie », le déconfinement sera total.
Paris. Aucun vol ne sera aussi autorisé à l’intérieur du pays. Pourtant, le ciel malgache ouvrira exceptionnellement pour rapatrier certains ressortissants qui sont bloqués à l’extérieur. Des vols spéciaux de la compagnie nationale Air Madagascar seront organisés pour les transporter vers le pays, a affirmé le président de la République. Pour les Malgaches bloqués en Europe, deux vols spéciaux partiront de l’aéroport Paris Charles De Gaulle le samedi 15 et 22 août prochains. Le 29 août, un autre vol spécial va rapatrier les Malgaches bloqués en Inde. A leur arrivée, ces passagers seront soumis à des contrôles sanitaires spécifiques à l’aéroport et passeront un test PCR à leur arrivée à Ivato. Ils seront systématiquement mis en quarantaine jusqu’aux résultats de ce test qui devrait durer « environ trois jours » selon le chef de l’Etat. L’Etat annonce également des mesures exceptionnelles pour les étudiants malgaches qui sont bloqués au pays depuis le début de la crise alors qu’ils devront reprendre leur scolarité à l’extérieur. Un vol exceptionnel va les embarquer d’Ivato vers Paris le 21 août prochain. Ils seront ainsi invités à faire les démarches à cet effet auprès de la compagnie Air Madagascar en présentant un justificatif d’inscription et un document de visa qui justifieront leur déplacement.
72 milliards. Les impacts des mesures du confinement sur l’économie ont été énormes, a partagé le président de la République. A cet effet, l’Etat a mis en œuvre des mesures pour les atténuer auprès des ménages en mettant en place les projets de filets de sécurité sociale comme le Vatsy Tsinjo et le Tosika Fameno. Mais, chaque ménage ne peut pas bénéficier des deux projets, a soutenu le président de la République. Avec le Vatsy Tsinjo, l’Etat a déboursé 72 milliards ariary pour faire bénéficier aux plus démunis des colis alimentaires. Mais depuis quelques jours, l’Etat décide de revoir sa copie à propos de la distribution de ces aides sociales et remanie la liste des bénéficiaires sur la base d’une enquête menée actuellement par les fonctionnaires dans les quartiers. Aussi, selon Andry Rajoelina, l’Etat va s’approvisionner, au prix réel, des produits fermiers auprès des producteurs locaux, essentiellement dans l’Itasy et le Vakinankaratra, pour fournir le panier de Vatsy Tsinjo. Quant au projet « Tosika Fameno », chômeurs, travailleurs précaires et handicapés, peuvent en bénéficier, selon la déclaration du chef de l’Etat. A Antananarivo 189 400 ménages sur les 320 000 ménages sont ciblés par ce projet, s’ils sont 30 000 à Toamasina, 10 000 à Fianarantsoa, 23 000 à Tuléar. Les villes de Manakara et de Fort Dauphin bénéficieront aussi de ce soutien, a affirmé hier le président de la République.
Rija R.