
Cet opérateur économique a évoqué que la relance de l’économie nationale doit se faire par l’appui au secteur privé pour booster la production, d’une part, et le soutien aux ménages afin d’augmenter la consommation des produits « Vita malagasy », de l’autre.
« L’Etat a décidé d’assouplir les mesures de confinement. C’est un bon choix qui correspond à la réalité. En effet, il est impossible de procéder à un confinement total compte tenu de la faiblesse du pouvoir d’achat de la population malgache qui se situe à moins de 2 dollars/jour/tête. Les couches très vulnérables sont d’ailleurs plus importantes à Madagascar. D’autant plus, la crise économique serait insoutenable ». Erick Rajaonary, le PDG du groupe Guanomad, l’a constaté. Pour pouvoir relancer l’économie nationale, il a ainsi émis diverses recommandations. A titre d’illustration, « il faut freiner les importations au profit de la production locale tout en relançant la demande si l’on veut bien soutenir les entreprises locales », a-t-il suggéré.
Flexibilité et souplesse. En effet, « de nombreux pays dans le monde ont non seulement pris des mesures restrictives pour faire stopper leurs exportations surtout de denrées alimentaires mais ils ont également freiné leurs importations pour pouvoir aider le secteur privé local », a-t-il ajouté. Mais avant tout cela, cet opérateur économique a avancé qu’il est préférable de laisser une certaine flexibilité aux entreprises privées, parlant des horaires de travail qui devraient être fixés à 19 heures au lieu de 17 heures. « Cela ne permet pas encore de relancer leurs activités économiques. Il y aura, entre autres, des activités qui peuvent être urgentes que l’on n’arrive pas à terminer avant 17 heures. Les heures supplémentaires seraient également nécessaires. Et si l’on se réfère au cas des entreprises franches, certaines d’entre elles ont besoin de travailler la nuit afin d’honorer des commandes à l’extérieur. Elles disposent déjà de plusieurs équipes d’employés qui peuvent faire une rotation de travail le jour et la nuit. En plus, le couvre-feu est aussi instauré à partir de 21 heures. A partir du moment où les entreprises privées s’engagent à mettre en place le protocole sanitaire permettant de lutter contre la propagation de cette pandémie de Covid-19, c’est mieux de leur accorder plus de souplesse afin qu’elles puissent relancer leurs activités », d’après toujours les explications d’Erick Rajaonary.
Taux d’intérêt élevé. En outre, il a bien soutenu l’effort du gouvernement d’allouer un financement de l’ordre de 72 milliards d’ariary pour aider les couches vulnérables et les ménages touchés par la crise sanitaire. « Cependant, les besoins sont maintenant plus importants face aux conséquences économiques et sociales de cette pandémie de Coronavirus. C’est pourquoi, il serait mieux de soutenir les entreprises privées afin que celles-ci puissent maintenir les emplois. Il y aurait ainsi moins de ménages victimes de cette crise sanitaire », a-t-il avancé. Et s’agissant de la promotion du crédit « Miarina » lancé en faveur des micros, petites et moyennes entreprises, cet opérateur économique a soulevé qu’il y a bien eu une volonté politique de l’Etat d’aider les petits entrepreneurs en garantissant ce prêt. « Les banques, de leur côté, doivent en même temps lui emboîter le pas à l’Etat. Elles doivent accélérer et faciliter l’octroi des crédits puisqu’on est en plein état d’urgence sanitaire. A part cela, le taux d’intérêt de 8 à 9% est certes bonifié par rapport aux taux appliqués auparavant mais c’est encore élevé surtout si l’on compare aux taux d’intérêt affichés dans les autres pays. On peut encore le réduire un peu plus, à mon avis », d’après toujours ses explications.
Consommer le « Vita Malagasy ». Par ailleurs, Erick Rajaonary a recommandé de relancer la croissance économique par la demande. « On incite les ménages à consommer le “Vita Malagasy” pour pouvoir relancer les activités des entreprises, et ce, tout en freinant les importations. Pour ce faire, il faut leur accorder des prêts à la consommation à un taux d’intérêt plus incitatif compte tenu de cette crise sanitaire », s’exprime-t-il. Et pour en revenir aux aides sociales portant une valeur de 72 milliards d’Ar, il a évoqué que les « Vatsy Tsinjo » à distribuer doivent être composés de produits fabriqués localement, y compris les produits de première nécessité. « Ce qui permettra en même temps de soutenir les exploitants agricoles », a-t-il enchaîné. Le PDG du groupe Guanomad a entre-temps suggéré à l’Etat d’exonérer les charges fiscales et sociales des entreprises formelles pendant une certaine période tout en maintenant les emplois étant donné que celles-ci n’ont bénéficié d’aucune subvention face à cette crise économique qui vient de commencer. Dans la foulée, « c’est le moment ou jamais d’insérer l’informel dans le secteur formel tout en mettant en place des mesures incitatives », a-t-il avancé.
Et concernant la lutte contre le Covid-19, cet opérateur économique a réitéré qu’il faut toujours rester vigilant. « On est obligé de vivre avec ce nouveau virus. Il y a ainsi une leçon à tirer. Chaque citoyen doit désormais adopter un comportement plus écologique. Ce qui nous permettra également d’éviter la propagation d’autres maladies infectant la population », a-t-il conclu.
Navalona R.