La crise sanitaire liée à la pandémie de covid-19 touche de plein fouet non seulement les secteurs économiques mais aussi le secteur environnemental.
La preuve, l’Alliance Voahary Gasy, la plateforme des organisations de la société civile oeuvrant pour la protection de l’environnement, a révélé les crimes environnementaux. Dans son magazine trimestriel intitulé « Kilaza » No 4, il y a été soulevé, entre autres, que 164 ha de forêts et de savanes ont été ravagés par les feux durant la période de confinement au sein de l’Aire Protégée Menabe Antimena. Parmi lesquels, environ 30 ha de forêts ont été brûlés dans la commune de Tsimafana, à cause des feux de brousse d’origine inconnue en avril dernier. En outre, 54 ha de forêts sont partis en fumée à Lambokely, un village très étendu au cœur de cette Aire Protégée. Ce crime environnemental s’est produit en juin dernier. Et ce n’est pas tout ! A peu près 80 ha de savane ont également été emportés par les feux. Mais d’aucuns reconnaissent que ce défrichement de forêts ne se fait pas à des fins de subsistance pour la population locale mais c’est pratiqué plutôt par des migrants en provenance des régions du Sud de Madagascar en vue d’une culture sur brûlis de maïs et d’arachide.
17 tonnes de maïs saisies. Il a été évoqué que des exploitants tentent également de faire sortir les récoltes des cultures de maïs et d’arachides de l’Aire Protégée de Menabe Antimena, un vaste écosystème unique de forêts sèches situé sur la côte ouest de la Grande île. A titre d’illustration, trois à cinq camions, 15 à 20 charrettes, et un tracteur par jour sont aperçus dans cette zone pour transporter ces récoltes illégales. « Ces exploitants illicites profitent de la situation de crise sanitaire qui prévaut dans le pays pour faire du défrichement et brûler », a dénoncé Ravoson Nalimanitra, la présidente de FIVE Menabe, une coalition des sociétés civiles locales. Face à cet état de fait, des dispositions ont été prises par les autorités compétentes suite aux descentes effectuées dans ces zones touchées par l’incendie. Ainsi, les feux ont déjà été maîtrisés, a-t-on appris. Des exploitants illicites ont été appréhendés. En outre, de janvier à mai 2020, à peu près 17 tonnes de maïs ont été saisis, d’après toujours les informations publiées dans ce magazine « Kilaza ». Rappelons que le ministère en charge de l’Environnement et du Développement Durable a déjà ordonné la fermeture de toutes les Aires Protégées pour éviter la recrudescence des délits et crimes environnementaux. Mais une chose dont on est sûr, on ne peut les endiguer tant que les cerveaux, autrement dit, les preneurs de ces récoltes de maïs et d’arachides, ne sont pas interceptés.
Recueillis par Navalona R.