« La propagation d’images d’abus et d’exploitation sexuelle sur des enfants à travers Internet est un phénomène d’ordre mondial, et nécessite une prise de responsabilité au niveau de chaque pays », nous rapporte le communiqué de l’UNICEF. Raison pour laquelle, cette entité, en coopération avec le ministère de la Population, a mis en place un portail, dédié pour Madagascar, qui permet de signaler les éventuels abus et exploitations sexuels sur Internet.
Tous les contenus signalés dans ce portail seront analysés par les experts de l’Internet Watch Foundation avec des technologies modernes et efficaces. Les contenus seront immédiatement supprimés de l’univers de la toile sans pour autant empêcher les poursuites pénales des auteurs. Les images sont signalées aux autorités locales et mises à leur disposition afin d’engager les procédures judiciaires. La mise en place de ce portail permet à Madagascar de devenir le 18e pays africain et le 41è au monde à disposer d’un portail IWF. A noter que ce programme a été financé par End Violence Fund.
Selon le chef de la section Protection de l’Enfant au sein de l’Unicef, Nicolette Moodie : « les abus et l’exploitation sexuels des enfants sont intolérables, que cela se fasse en ligne ou dans le monde réel. C’est la raison pour laquelle Unicef a appuyé la mise en place de ce portail de signalement afin que les enfants, les enfants Malagasy en particulier, victimes de ces atrocités puissent bénéficier d’une meilleure protection et au niveau international. Le plus important est que ce support offre la possibilité de rayer définitivement du net des images d’abus sexuels sur les enfants, et de protéger ainsi ces derniers de la re-victimisation ». Rappelons que selon une étude menée par l’ECPAT France à Antananarivo et à Nosy-Be en 2015, la prostitution des mineurs en lien avec les nouvelles technologies a révélé que 63 % des adolescentes utilisent Internet pour chercher des partenaires et que 75,3 % d’entre eux ont rencontré physiquement les personnes contactées. Par ailleurs, la même enquête révèle que 87,7 % de ces jeunes ont envoyé leurs photos à leurs correspondants. Des chiffres qui sont susceptibles d’augmenter avec l’expansion d’Internet.
« Aujourd’hui, le gouvernement Malagasy, à travers le Ministère de la Population, de la Protection Sociale et de la Promotion de la Femme, démontre son engagement à faire de Madagascar un pays hostile pour les images et vidéos d’abus sexuels sur enfants en ligne. Chez Internet Watch Foundation, nous sommes très heureux d’avoir travaillé en collaboration avec le Ministère et l’UNICEF pour rendre cela possible. Le Portail de Signalement est un pas supplémentaire vers un internet plus sécurisé pour les enfants et les jeunes de Madagascar », s’est expliqué Susie Hargreaves, Directrice Exécutive de l’Internet Watch Foundation par rapport à ce portail. La ministre de la Population, Lucien Irmah Naharimamy, quant à elle, a déclaré que la mise en place de ce portail de signalement constitue une grande étape vers la réalisation du défi de Madagascar d’éradiquer ce phénomène.
Anja RANDRIAMAHEFA