
Avec une année scolaire fortement troublée par la crise sanitaire, les élèves, quel que soit leur niveau, n’ont pas pu suivre jusqu’au bout le programme d’études. Ce qui sous-entend que durant la prochaine année scolaire, ils vont devoir rattraper leur retard.
La décision des établissements scolaires est unanime, tous les élèves sont admis à la classe supérieure, et ce, même si des examens à domicile ont été organisés durant la fin de ce mois. Il ne s’agit que d’une manière de voir l’étendue des dégâts afin d’adapter le type de remise à niveau à proposer pour chaque enfant l’année prochaine. Et encore, certains parents n’ont même pas pris la peine de renvoyer les copies d’examen de leurs enfants à l’école, peut-être en jugeant que ce n’est pas nécessaire puisque leurs progénitures auront quand même accès à la classe supérieure avec ou sans notes.
Niveau des examens officiels. Comme déjà précisé dans l’article de notre édition d’hier traitant du discours présidentiel sur les examens officiels, les sujets pour chaque région varieront en fonction du programme scolaire terminé au niveau de chaque établissement. Un volume de révisions à la taille du temps de préparation puisqu’il ne reste environ qu’une semaine de préparation pour les élèves qui vont passer le CEPE. Néanmoins, selon les enseignants, « malgré le peu de leçons à retenir, beaucoup d’élèves les ont oubliés parce que les “vacances” ont trop duré et qu’une grande majorité n’a pas pris la peine de se maintenir en condition durant les cinq mois de crise sanitaire ». On se demande donc comment le secteur de l’Education compte rehausser le niveau des enfants malgaches, qui rappelons-le, selon les dernières enquêtes de l’Agence Japonaise de coopération internationale, restait médiocre depuis quelques années. L’année précédente, pourtant, nous semblions être sur la bonne voie avec les cours d’appui, l’augmentation des heures d’étude, la construction massive d’infrastructures, surtout dans les zones rurales. Ceci dit, le président de la République s’est déjà exprimé sur le sujet, il y aurait déjà un plan de redressement au niveau du ministère de tutelle et le rehaussement de la qualité de l’enseignement ne saurait tarder. Par contre, pour ce qui est de ces examens officiels prévus dans les prochaines semaines voire les prochains jours, l’opinion publique est consciente que pour les réussir, ce ne sera pas plus ardus comparés aux précédentes éditions. Néanmoins, il faudra de l’application pour les élèves et les parents.
Année scolaire 2020-21. La prochaine rentrée dans les établissements scolaires privés est pour l’instant annoncée à mi-septembre. Une année qui va débuter par beaucoup de cours de remise à niveau. Selon les informations que nous avons obtenues auprès de certaines écoles, l’année scolaire 2020-2021 durera à peu près 10 mois. Ce qui laisse penser que le mois supplémentaire sera concentré sur le rattrapage du programme non terminé de l’année précédente. Mais un mois peut-il suffire pour combler les lacunes des enfants ? Pour le moment, cela demeure un point d’interrogation et tous les yeux sont rivés sur l’instant présent. La mission qui attend la nouvelle ministre de l’Education nationale s’annonce complexe.
Anja RANDRIAMAHEFA