23 morts et 8 blessés graves. Le bilan de la traque des détenus qui se sont évadés de la prison de Farafangana est particulièrement lourd. On ne peut que déplorer cette hécatombe qui jette un voile sur la manière dont les forces de l’ordre ont rétabli la situation. Les défenseurs des droits de l’homme sont, à bon droit, montés au créneau pour dénoncer cette répression sanglante. Les réseaux sociaux se sont fait l’écho de cette reprise en main et ont insisté sur ce résultat macabre de la réduction d’une mutinerie dont on ne connaît pas les tenants et les aboutissants. Les questions qui se posent sont nombreuses et on attend qu’une enquête approfondie soit faite sur cette affaire qui risque de jeter le discrédit sur nos autorités pénitentiaires et, par ricochet, sur notre pays.
Affaire mutinerie de Farafangana : nécessité d’une enquête approfondie
Dans notre système carcéral, qui n’est pas exempt de reproches et qui a souvent eu à gérer des situations critiques, jamais il n’y a eu de répression aussi sanglante dans la gestion d’une évasion. L’observateur de cet incident ne peut que déplorer ce nombre de morts qui est particulièrement élevé. La représentante du sénat au sein de la commission nationale indépendante des droits de l’homme (CNDIH), Mme Matavimana Ravao Géorgine, a noté, à raison, « qu’il s’agissait d’une utilisation abusive et disproportionnée des armes ». On ne peut que se demander comment ont été menées les opérations de récupération de ces détenus. Ces derniers présentaient-ils un danger véritable pour ceux qui les poursuivaient et étaient armés ? On a l’impression, vu de l’extérieur, que le feu a été ordonné sans discernement. L’opinion est en droit de savoir ce qui s’est réellement passé. Une enquête va certainement être diligentée pour connaître exactement les circonstances dans lesquelles ont opéré les forces de l’ordre. Les autorités judiciaires devraient la mener de manière approfondie et sans ménagement aucun.
Patrice RABE