Alors que la situation sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19 s’est nettement améliorée et que tous les esprits semblent s’être rassérénés, ce sont les multiples problèmes économiques et sociaux ayant été mis entre parenthèses qui vont resurgir. Les séquelles de ces cinq mois de crise seront bientôt visibles. La situation économique qui s’est fortement dégradée fera ressentir ses effets dans les semaines à venir. L’interpellation faite par le président du GEM, Thierry Rajaona, est alarmiste et la perte de 100.emplois dans le secteur des entreprises est dramatique. Les solutions à trouver pour y remédier sont complexes et c’est une synergie de toutes les forces de la nation qui doit s’opérer. Le pouvoir en place est en première ligne car c’est vers lui que tout le monde se tourne. Les mois à venir seront difficiles pour tous les Malgaches car l’Etat ne sera plus en mesure de fournir ces aides financières très utiles durant ces cinq mois passés.
Dans ce contexte de sortie de crise sanitaire, c’est la tragédie de la mutinerie de Farafangana qui a marqué la semaine écoulée. Le bilan très lourd de la reprise en main par les forces de l’ordre de la situation a fortement ému les opinions tant nationales qu’internationales. Les organisations de défense des droits de l’homme sont montées au créneau pour dénoncer le drame humain. Le ministre de la justice qui s’est rendu sur place a voulu avoir une vue exacte du déroulement des événements. Il a tenu à préciser qu’aucun ordre délibéré de tirer n’avait été donné et qu’une enquête établirait les circonstances exactes dans lesquelles le tir a été déclenché. Cette tuerie a de nouveau permis de mettre en lumière les conditions déplorables dans lesquelles se trouvent les prisons malgaches. Des efforts sont cependant menés pour y remédier avec la construction de nouvelles maisons d’arrêt.
Sur le plan international, la crise sanitaire générée par l’épidémie de Covid-19 paraît s’être stabilisée. La situation n’est plus aussi dramatique qu’au début quoique la propagation du virus a repris. Les Etats-Unis, l’Inde et le Brésil ont été toujours aussi sévèrement touchés, mais dans les pays d’Europe, l’augmentation des cas de contamination oblige les autorités sanitaires à redoubler de vigilance. Les mesures de précaution se multiplient et la crainte de la deuxième vague est réelle. En France, le relâchement constaté un peu partout a contraint le pouvoir à rendre obligatoire le port du masque et à ordonner la fermeture des bars et restaurants à partir de 23h, suscitant une certaine incompréhension du public. En Espagne , le confinement de certaines localités a eu lieu. L’inquiétude commence à gagner la population qui pensait que le retour à une vie normale était acquis.
Aux Etats-Unis, les primaires de la présidentielle qui auront lieu en novembre prochain ont permis de connaître le nom des candidats républicain et démocrate. C’est sans surprise que Joe Biden a été désigné par la convention démocrate. Ce dernier est en tête dans les sondages et distance largement son rival Donald Trump, lui aussi désigné avec acclamation par les siens lors d’une cérémonie à la Maison Blanche. Le champion des républicains ne doute pas de sa victoire malgré sa gestion catastrophique de la crise de la Covid-19 ; il oppose sa vision de progrès pour les USA à celle passéiste de son rival.
Madagascar est en train de sortir de cette longue épreuve de la lutte contre l’épidémie de Covid-19, mais le pays n’est pas pour autant quitte. Les Malgaches doivent maintenant affronter la conjoncture économique plutôt sombre qui est en train de se dessiner. Ce sont de nouveaux défis qui vont devoir être relevés.
Patrice RABE