Cette mutinerie s’est soldée par un bain de sang causant la mort de 23 détenus. Ces derniers se sont surtout révoltés à cause de leurs conditions carcérales notamment la malnutrition et la surpopulation. La mutinerie ou la tuerie, c’est selon, qui s’est passée à la prison de Farafangana reste ainsi toujours d’actualité. Au sujet de l’évasion récente des détenus de cet établissement pénitentiaire, l’Union européenne a également son mot à dire. Ainsi, dans le cadre du dialogue politique de l’Union européenne (UE) avec Madagascar, le 14 août dernier, l’UE et ses Etats membres ont évoqué la question centrale de la situation des droits de l’Homme dans la Grande île. Dans son communiqué, elle a fait savoir que « le gouvernement malgache a saisi cette occasion pour souligner son intention d’améliorer significativement les conditions carcérales dans le pays. Néanmoins, les événements relatifs à l’évasion récente de détenus de la prison de Farafangana, qui s’est soldée par un bilan de 23 morts, interrogent lourdement autant sur le traitement de cette affaire que sur l’urgence d’une amélioration des conditions carcérales dans le pays ».
Dénouement tragique. Le même communiqué de souligner que « nous saluons la déclaration du ministre de la Justice malgache s’engageant à ouvrir immédiatement une enquête sur les raisons de ce dénouement tragique et disproportionné en termes de réponse des forces de l’ordre, et d’en identifier les responsables. Nous espérons que le déroulement et les résultats de l’enquête seront partagés de manière transparente avec le public, et que l’indépendance de l’enquête sera protégée. Nous encourageons le gouvernement malgache à ne pas relâcher ses efforts pour assurer le respect des droits de l’Homme, concernant les prisonniers déjà jugés ou en détention provisoire, y compris en cas d’événements majeurs comme celui de cette évasion ».
Réforme de fond. Et de conclure que « ces efforts ne doivent pas se limiter à la construction de centres de détention modernes et sécurisés, et surveillés par des personnels formés, mais doivent également être complétés par une réforme de fond de la justice pénale et du système pénitentiaire que soutient le Team Europe». Visiblement, cette affaire n’a pas laissé de marbre non seulement les organismes nationaux mais aussi les instances internationales. Pour ne citer que la déclaration de la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme (CNIDH) qui a fermement dénoncé l’utilisation abusive et disproportionnée des armes contre les détenus.
Recueillis par Dominique R.