Pour les Malgaches en général, la sortie de la crise sanitaire ne peut qu’être bénéfique. Ces cinq mois de confinement-déconfinement ont paru bien longs. Certains diront qu’ils ont subi des épreuves aussi dures à supporter durant les années d’instabilité politique des années 2000, mais toute la population n’aspire qu’à une vie tranquille, sans remous. Aujourd’hui, le pays est une fois de plus à la croisée des chemins. L’avenir n’est pas écrit car cette épidémie de Covid-19 a ruiné tous les espoirs d’un décollage économique qui était pourtant en bonne voie au début de cette année.
L’urgence d’un véritable plan de relance de l ’économie
De nombreuses entreprises ont pâti de cette crise sanitaire et ont vu leurs activités ralentir puis cesser. Les artisans et les travailleurs indépendants se sont retrouvés sans ressources. Les employés des unités industrielles dans les zones franches ont été licenciés et ont rejoint la cohorte de ceux vivant sous le seuil de pauvreté. Ce sont des centaines de milliers de personnes qui sont à la rue, risquant de devenir des “quatre-mi”. C’est donc une immense responsabilité qui incombe au pouvoir. Il se trouve dans l’obligation de trouver des solutions pour remettre sur les rails l’économie du pays. Le contexte international ne nous permet pas d’essayer d’attirer des capitaux étrangers, les autres pays ayant eux aussi grandement souffert de la crise générée par l’épidémie de Covid-19. C’est vers les bailleurs de fonds institutionnels que l’on doit se tourner. Ces derniers n’accorderont des crédits qu’avec parcimonie et seront très vigilants quant à la façon dont ils seront utilisés. Le plan de relance tant espéré par les chefs d’entreprises est encore à l’état de projet, mais la situation actuelle ne permet plus d’atermoiements. Ce sont des solutions concrètes qui doivent être proposées. Il s’agit d’une question d’urgence pour la plupart des entrepreneurs malgaches.
Patrice RABE