
Depuis le 20 mars 2020, les artistes ont été contraints d’annuler leurs concerts et leurs expositions. En effet, ils n’ont pas pu rencontrer leurs inconditionnels, et sont obligés d’organiser un concert en ligne à cause de la propagation de la pandémie de Covid-19. Pourtant, certains fans n’ont pas les moyens d’y accéder tandis que d’autres se plaignent de la mauvaise qualité de leur connexion. Cette situation engendre un obstacle à la communication entre les artistes et leurs fans. Bref, le confinement a eu une lourde répercussion économique sur l’industrie culturelle de la Grande île.
La déclaration du Président de République de Madagascar, Andry Nirina Rajoelina, à la télévision nationale a soulagé les acteurs du secteur culturel. Le locataire d’Iavoloha a affirmé, lors de son allocution, la réouverture des centres culturels et les établissements de loisirs. Le numéro 1 malgache a souligné que les gestes barrières doivent toujours être respectés. Suite à cette déclaration, bon nombre d’artistes ont salué la décision du chef de l’Etat. « Cela fait longtemps que nous attendions cette décision. Enfin nous allons revoir nos fans. Nous allons respecter la distanciation sociale… Même si les fans sont limités à 100 personnes, au moins nous reprenons nos activités qui nous ont tellement manquées», s’est exprimé un chanteur natif de la région Sofia. Si ce dernier a appris la décision de Rajoelina avec enthousiasme, d’autres sont sceptiques et ne cachent pas leur inquiétude. « Les artistes du quartier ne peuvent pas remplir le Coliséum ». Les salles de cabaret sont à louer et les prix d’entrée des 100 personnes ne compenseront guère le déficit depuis cinq mois.
De son côté, le public s’en réjouit tout en gardant les pieds sur terre. « Les activités culturelles reprennent, je suis ravi. Les cabarets rouvriront leurs portes, je vais pouvoir m’amuser. Mais, avec 100 personnes, je suis sûr que le prix sera exorbitant alors que nous traversons une crise économique. Cela ne nous permet pas de venir voir nos idoles. Je crois que notre Président essaye juste d’apaiser la tension et la frustration des Malgaches », explique Harintsoa, un clubber résidant dans la capitale malgache.
La fonction d’organisateur d’évènements demande de nombreuses compétences dans les domaines de la communication et du marketing. L’organisateur évènementiel est le maître d’œuvre et le chef d’orchestre de la manifestation qu’il crée. Il doit envisager cette mise en place sous tous ses aspects, aussi bien économique que créatif et logistique. Ex-organisateur évènementiel, le Président Andry Nirina Rajoelina est le mieux placé pour « aider » l’industrie culturelle malgache.
Grande foulée pour les uns, petit pas pour les autres, la déclaration du Président de la République suscite le débat.
Iss Heridiny