
La défaite à domicile et à trois reprises des Makis a laissé des traces au sein des férus de rugby. Jacky Richard Randriamampionona est parmi ceux qui ont réellement souffert. Logique car ce jeune deuxième ligne de 44 ans a l’amour du rugby dans le sang et joue encore chez les XV Taureaux, les inamovibles champions majungais. Interview d’un douanier de profession qui, pour une fois, ne pourra pas dire qu’il n’a rien à déclarer…
Midi Madagasikara : Que pensez –vous des trois défaites des Makis lors de la CAN 2014 ?
Jacky Andriamampionona : « Cela fait très mal même si c’est quelque peu prévisible car même en matière de moyens, Madagascar ne peut pas soutenir la comparaison. Ceci dit je pense qu’il faut chercher à positiver ces défaites pour admettre qu’il faut maintenant former la relève de José, Coco, Deka, Jacquis et tous ceux qui sont là depuis plus de 10 ans car le rugby évolue et si on n’arrive pas à suivre, on n’aura pas la moindre chance. »
Midi : A votre avis, quelles sont les priorités pour remettre le rugby malgache sur les rails ?
J.A. : « Comme dans tous les sports, il n’y a pas de recettes miracles. Si je joue encore à 44 ans c’est parce que j’estime avoir eu de bonnes bases depuis mes débuts au Club Oriental Ambanidia en 1991 et au Rugby Forest Ambohipo sans oublier mes passages à l’ASUT puis au XV Force de Toliara avec qui j’ai gagné par deux fois le championnat tuléarois. Aujourd’hui encore, je vais jouer avec les XV Taureaux de Mahajanga au prochain championnat national de l’élite 2. C’est vous dire que le rugby est le fruit d’une longue période de préparation assortie d’une bonne hygiène de vie. Mais dans le contexte actuel et pour espérer briller au niveau continental, cela ne suffit plus. Pour le cas des makis par exemple, il est grand temps qu’on part à la recherche des joueurs de grand gabarit pour améliorer le poids du pack mais faire appel à des techniciens qui vont faire gagner à nos joueurs un brin d’agressivité et non du jeu dur mais également avoir une bonne politique de relève. »
Midi : Mais ce ne sera pas du jour au lendemain que cela va changer ?
J.A. : « C’est vrai mais il faudrait s’armer de patience pour espérer réussir. On a déjà l’amour du rugby et c’est un premier début prometteur. Le reste n’est qu’une affaire de volonté et d’un bon encadrement par les anciens. »
Propos recueillis par Clément RABARY