
Le changement à la tête de la préfecture de Farafangana est-il lié à l’affaire d’évasion massive qui a eu lieu à la prison de cette ville ?
Un haut responsable au niveau du district de Farafangana vient d’être remplacé. La nouvelle préfète de Farafangana, Amélie Zara, a été nommée mercredi dernier lors du conseil des ministres. Cette dernière prendra la place de Jean Noel Ramanankirahina, qui vient d’être remercié à la tête de la préfecture de la région Atsimo-Atsinanana. Beaucoup d’observateurs ont mis un lien avec l’affaire de la mutinerie dans la prison de Farafangana et ce limogeage du préfet. Et si ce n’est pas une sanction contre Ramanankirahina, ça y ressemble beaucoup. Surtout, quand la décision du conseil des ministres intervient juste trois semaines après les faits. Le préfet de Farafangana est-elle alors la première tête qui tombe après cette affaire qui concerne, pourtant, quelques départements ministériels ?
Enquête indépendante. La mutinerie et l’évasion dans la prison de Farafangana, survenues le dimanche 23 août dernier, ont fait beaucoup de vagues. 23 détenus ont perdu la vie suite aux tirs des forces de sécurité intervenus in extremis après l’évasion. Suite à ce bilan, l’affaire a attiré la foudre des défenseurs de droits de l’homme, aussi bien au niveau national qu’international. Le gouvernement, placé au cœur de la vague, est pointé du doigt. Et, des enquêtes indépendantes sont réclamées pour faire la lumière sur certaines zones d’ombres de cette affaire. Les défenseurs des droits de l’homme réclament justice, et veulent que des têtes tombent. « Les autorités doivent immédiatement diligenter une enquête indépendante sur la mort de ces détenus, et traduire en justice les responsables présumés de ce recours injustifié à une force meurtrière », a annoncé Amnesty International.
Union européenne. Les pays partenaires de Madagascar interviennent aussi sur l’affaire pour tirer la sonnette d’alarme concernant ce que Amnesty International qualifie d’ « une terrible atteinte au droit à la vie ». L’Union européenne a sollicité, le 03 septembre dernier, « l’ouverture immédiate d’une enquête sur les raisons de ce dénouement tragique et disproportionné en termes de réponse des forces de l’ordre, et d’en identifier les responsables ». Johnny Richard Andriamahefarivo, quant à lui, a confirmé une enquête déjà en cours au niveau de son ministère pour faire la lumière sur cette affaire qui entache la réputation de son département. Mais trois semaines après les faits, les résultats des enquêtes ne font pas encore l’objet de publication du côté du gouvernement. La délégation de l’Union européenne, en revanche, veut « le déroulement et les résultats de l’enquête qui
seront partagés de manière transparente avec le public, et que l’indépendance de l’enquête sera protégée ».
Rija R.