
Le CEPE en poche, et une bonne note pour être sélectionné au collège, en classe de 6e dans un CEG. Tout pour réussir, ou presque, car ce scénario n’est pas toujours valable pour les dizaines de milliers d’élèves dans les EPP qui viennent de passer cet examen. Dans le système scolaire public, les capacités d’accueil au collège ne suffisent pas pour recevoir les élèves, si bien que certains d’entre eux se doivent soit de se tourner vers les écoles privées, et donc payantes, ce qui n’est pas toujours dans les moyens de leurs parents, soit d’arrêter d’aller à l’école. La lutte contre l’abandon scolaire est une réalité, et pas seulement dans les campagnes éloignées où souvent les villageois doivent faire des kilomètres à pied pour aller à l’école, mais aussi en ville où les infrastructures ne suffisent plus. Les collèges sont obligés de n’accepter que les meilleurs, car les places sont limitées. Parfois pourtant, des élèves des écoles privées s’inscrivent aux examens de passage en classe de 6e, histoire de connaître leur niveau. Ces derniers passent alors l’examen de passage et obtiennent la place, mais ne s’inscrivent finalement pas dans les CEG. Résultat, des places sont inoccupées dans les CEG, des classes sont en sous-effectif. Si pour l’heure l’Etat n’est pas en mesure de créer de nouvelles classes, les parents de ceux qui passent l’examen pour connaître le niveau de leurs enfants devraient éviter cette pratique, et la laisser place aux plus nécessiteux.
Anjara Rasoanaivo