Double plaintes par deux membres du conseil d’administration d’une association oeuvrant dans l’organisation de séjours de rupture à Madagascar en faveur d’adolescents français en difficulté. Le premier concerne des abus sexuels débauchés sur les jeunes, et le second la prise illégale d’intérêts sur base de détournement de fonds. Ces poursuites concernent deux associations dont M.L et M.S, et les plaignants ,des membres du conseil d’administration en France de ces organisations. La justice française et le bureau anti-corruption sont doublement saisis de l’affaire. Les deux associations touchées par l’affaire collaborent sur certains points avant la cessation des activités de l’une d’entre elles suite à la découverte de graves dysfonctionnements et abus des équipes locales des deux organisations. Des débauches et abus sur mineurs ont été constatés par les administrateurs en France de ces structures durant leur visite dans la Grande Île. « On fournit des stupéfiants et des boissons alcoolisées aux jeunes confiés aux associations (…) On a successivement signalé les autorités françaises , Ambassade et Consulat de France à Madagascar concernant des agissements inquiétants relatés par deux jeunes filles qui expriment alors leur désir de rentrer en France », selon les plaignants. Des éducateurs anonymes avaient déjà dénoncé les faits mais leurs témoignages sont étouffés par le système. Outre cela, le second chef d’accusation porte sur une vaste entreprise de détournement en millions d’euros puisque répétitifs. On parle de prix disproportionnés, voire gonflés par rapport au budget initial. L’anomalie a été constatée par voie d’audit. Idem pour les salaires surdimensionnés des responsables de l’association. Les plaignants ajoutent à cela des fraudes sur les grands livres et d’ailleurs justifiés par le rapport d’audit. Ces actes ont permis à plusieurs acquisitions de biens, des biens somme toute mal acquis. Dans ce dossier, des fonctionnaires français risquent gros si les complicités seront avérés. Mais avant tout, certains d’entre-eux ont aussi porté plainte contre l’administratrice en France de l’association. Une plainte réciproque qui prend une dimension internationale puisque les deux systèmes judiciaires (des deux pays) sont maintenant saisis et traitent l’affaire. Ce dossier sera traité par le pôle anti-corruption, mardi prochain.
D.R