L’Etat a choisi de prolonger pour une nouvelle fois l’urgence sanitaire pour poursuivre sa lutte contre la propagation du virus Covid-19 dans le pays. Une lutte qui sera confiée exclusivement au ministère de la santé publique.
Les mesures barrières ainsi que la distanciation sociale restent en vigueur, en l’occurrence le port obligatoire de masque, le lavage systématique des mains, la désinfection des lieux publics ainsi que l’interdiction des réunions publiques plus de 200 personnes. Aussi, le couvre-feu demeure durant les deux prochaines semaines mais avec des horaires de plus en plus souples, notamment à partir de minuit jusqu’à 4h du matin. Le premier ministre, intervenu sur les chaînes nationales, hier, veut poursuivre les efforts déployés par son équipe car « la lutte n’est pas encore terminée » a-t-il indiqué. Des nouveaux cas apparaissent toujours, selon les bilans quotidiens du centre de commandement opérationnel. Pour ce week-end, on dénombre ainsi 6 décès, 82 nouveaux cas et 59 guérisons en 48h. Ainsi, équiper les centres hospitaliers et les centres de santé, afin de prendre en charge les malades de l’épidémie, a été un défi que le gouvernement a relevé durant cette période de crise sanitaire.
CTC démantelé. Cependant, les chiffres officiels en « nette régression », selon Christian Ntsay, démontrent que « le pays est sur la bonne voie pour maîtriser la pandémie ». Du coup, ce dernier a annoncé que dorénavant, l’exclusivité de la lutte sera attribuée au ministère de la santé publique. Le centre de traitement covid-19 au palais des sports de Mahamasina va être démantelé et la brigade d’intervention spéciale avec les militaires suspendue. Toutes les compétences et matériels qui ont été confiés à ces structures ad hoc seront alors mis à dispositions du ministère de la santé publique, a annoncé le premier ministre. Ce département va faire face à la pandémie dans une situation de vie quotidienne qui a retrouvé son rythme normal presque dans toutes les grandes villes du pays.
Lignes régionales. Concernant le secteur du transport, l’Etat desserre définitivement l’étau concernant le transport terrestre de voyageur. Les liaisons sur les routes nationales depuis la capitale vers Toamasina, Tuléar, Mahajanga, Antsohihy, Morondava, Tsiroanomandidy, Taolagnaro, et les grandes villes des régions Atsimo Atsinanana et Vatovavy Fitovinany se poursuivent. Tandis que la ligne terrestre qui relie Antananarivo vers Antsiranana et les villes de la région Sava sera ouverte à partir du 26 septembre prochain. Pour ce qui est de la ligne aérienne internationale, Christian Ntsay a annoncé, hier, la réouverture progressive, à partir de 29 septembre, des aéroports d’Antsiranana, Tuléar et Nosy Be pour les liaisons aériennes régionales, exclusivement avec les îles sœurs. La barrière sur le transport maritime et fluvial des voyageurs est aussi levée. Les transporteurs du secteur peuvent reprendre leurs activités pour les liaisons internes, alors que la liaison internationale demeure interdite pour ce secteur.
Boîtes de nuit. Les activités économiques ont retrouvé le sourire depuis le déconfinement. Le chef du gouvernement, lui, a annoncé également l’ouverture aux touristes des sites culturels et touristiques. Une ouverture qui sera conditionnée par le respect des mesures barrières et de la distanciation sociale. De même pour les salles de cinéma qui peuvent accueillir des clients en dessous de 200 personnes. Les boîtes de nuit demeurent, en revanche, interdites. Quant aux évènements culturels, Christian Ntsay a précisé l’interdiction des festivités de Famadihana dans tout le pays. Cette pratique fait l’authenticité des régions des hautes terres centrales, mais aucun rendez-vous de ce genre risque de ne pas avoir lieu ainsi cette année à cause de la pandémie.
Résultats électoraux. Le premier ministre n’a pas manqué de se manifester concernant le débat actuel sur les sénatoriales qui expose son gouvernement aux virulentes critiques de ses détracteurs. Christian Ntsay a martelé que « si une nouvelle mouture du Sénat n’est pas mise en place d’ici janvier 2021, on songe à violer la Constitution ». L’opposition, quant à elle, vilipende le régime sur certains cas de violation des textes en vigueur en matière électorale concernant les consultations de décembre prochain. Aussi, certaines communes qui n’ont pas encore bénéficié de nouveaux maires et de conseillers communaux ne peuvent pas faire partie du collège électoral en vue de la participation au vote des prochains sénateurs. Ce point a été soulevé, entre autres, par le Kmf-Cnoe, membre de la société civile. Pourtant, ce n’est pas l’absence d’une partie des communes qui devrait participer aux élections sénatoriales qui va peser dans les résultats électoraux, a répliqué Christian Ntsay.
Rija R.