Ambatovy tangue, avions nous lu dans une précédente chronique parce que la restructuration bruque de son capital est la conséquence du retrait de l’actionnaire historique qu’est le canadien Sherrit International ( 40% ) dont la raison invoquée est la morosité continue du marché international du nickel et du cobalt qui a engendré un besoin de financement d’où un fort endettement. Aussi il a dû céder une partie de ses actions à son partenaire Sumitomo (32,5% initialement) initialement comme contrepartie des dettes. Enfin, il faut le dire, l’absence d’empathie entre l’Etat et l’entreprise, surtout avec l’ex-actionnaire canadien n’a pas amélioré la situation.
Voilà que maintenant, Kores Corporation l’autre partenaire (27,5%) manifeste son intention de quitter le navire, laissant ainsi Sumitomo seul à la barre et l’on ne peut que se demander si le bateau ne sombrerait pas bientôt. Et encore une fois, notre pays va être celui des illusions perdues puisque combien de fois déjà avons-nous alimenté notre cimetière de projets pour arriver à la situation actuelle. Qu’en sera-t-il de ce joyau de 5,5 milliards d’US dollars ? Comme dans les cas d’autres entreprises défaillantes, les entreprises chinoises seront sollicitées et ne se feront pas prier de cueillir ce fruit mûr prêt à être cueilli d’autant que la Chine en absorbant 11,3% du marché du nickel ne demande pas mieux dans sa politique géostratégique sur le continent africain.
Le seul espoir pour Ambatovy et ses 8 000 emplois directs ou indirects de maintenir son environnement actuel favorable est de ne pas voir le bateau se saborder. Le Japon avec 15,4 % de la demande actuelle du nickel semble d’ailleurs y veiller en envoyant son ambassadeur à Antananarivo avec pour mission de convaincre notre gouvernement de créer désormais un climat favorable à l’exploitation d’Ambatovy. S’il chavire, espérons qu’il ne sombre pas.
M.Ranarivao